La France

=C3=89chou=C3=A9
Maritime squelette ronge par les grands vents
La mer n=E2=80=99en finit pas de l=C3=A9cher ses blessures
Et il est l=C3=A0 d=C3=A9chu, mais encore bien vivant,
La carcasse grisonnante garde encore fi=C3=A8re allure
Sa cale d=C3=A9soss=C3=A9e implore toujours le ciel
Qui l=E2=80=99a bien malmen=C3=A9 malgr=C3=A9 toutes les pri=C3=A8res

Marquant dans ses entrailles le destin si cruel
Qui a sonn=C3=A9 le glas des marins les plus fiers
D=C3=A9sormais pour toujours l=E2=80=99=C3=A9trave gisant au sol
Aux mouettes de passage il offre encore ses flancs
Qui subsistent grandioses =C3=A0 la face d=E2=80=99Eole
S=E2=80=99affranchissant des houles tels un vieux r=C3=A9sistant

=

Les tr=C3=A9pass=C3=A9s
Bae a Anaon (baie des =C3=A2mes)
Lorsque dans les brisants, les flots hurlent au chaos
Quand les vents fous s=E2=80=99=C3=A9rigent en force centrifuge
Dans les vagues enfournant et sans m=C3=AAme un refuge
N=E2=80=99offrant aucune chance au moindre vieux canot
Les femmes s=E2=80=99agenouillent dans la pauvre chapelle
O=C3=B9 leurs mains ab=C3=AEm=C3=A9es viendront joindre leurs fronts

=C3=89touffant un sanglot pr=C3=A9sageant l=E2=80=99aquilon
Contre leurs tabliers leurs enfants tout pr=C3=A8s d=E2=80=99elles

C=E2=80=99est l=E2=80=99heure des cris sourds sur le bateau des morts

O=C3=B9 les chants d=E2=80=99=C3=A2me en peine ne finissent de souffrir=
O=C3=B9 le long g=C3=A9missement des noy=C3=A9s fait fr=C3=A9mir
Revenant des tr=C3=A9fonds les d=C3=A9funts pleurent encor
Les rochers ossuaires dans la baie assassine
Aux frimas font =C3=A9chos aux veuves =C3=A0 dessein
Cachant dans les plis noirs leur mis=C3=A8re en leur sein
Sur le triste calvaire des marins elles se signent.
L=E2=80=99abri c=C3=B4tier
Le vent s=E2=80=99est assoupi, il flotte comme un miracle
Quelques barques c=C3=B4ti=C3=A8res balancent au clapotis
Rayant nonchalamment le miroir endormi
Sous le soleil couchant qui s=E2=80=99invite au spectacle
Effet mer
Le temps d=E2=80=99une mar=C3=A9e la mer se carapate
Et r=C3=A9v=C3=A8le ses secrets =C3=A0 qui veut s=E2=80=99y pencher

D=C3=A9couvrant ses tr=C3=A9sors sous les algues cach=C3=A9s
Offrant pour quelques heures une celtique balade
Best Off Brest
Sur le pont qui l=E2=80=99a coupe en deux
Six mois par an un peu qu=E2=80=99il pleut
Pour les ti zef le=
s m=C3=A2les heureu
Le temps presse toi n=E2=80=99est Capri cieux

L=C3=A0 bas vous ne finirez en rade 
Car l=E2=80=99=
accueil y est ch=C3=A2le heureux
Les jeunes marins en escapade

Des brestoises en tombent amoureux
C=E2=80=99est une ville d=
e caract=C3=A8re
O=C3=B9 son b=C3=A9ton ne l=E2=80=99amoindrit

Car les bleus gris d=E2=80=99son atmosph=C3=A8re
Ont comme u=
ne belle gueule d=E2=80=99Arletty
Si souvent l=E2=80=99averse l=E2=
=80=99arraisonne
Lui donnant des airs de chagrin
Dans se=
s troquets o=C3=B9 =C3=A7a raisonne
Y a l=E2=80=99air du large qui=
n=E2=80=99est pas loin
On dit que Brest n=E2=80=99est pas de bois=
Quelle est =C3=A0 la fin de la terre
Et m=C3=AAme s=E2=80=
=99il n=E2=80=99y fait jamais froid
Cette ville est celle du finit=
st=C3=A8re
Pourtant si Brest s=E2=80=99abandonne
=C3=80=
l=E2=80=99ouest aux gr=C3=A9s des vents bretons
Tonnerre de Brest=
elle passionne
Restant cette ville toujours canon
L=C3=A9on
Savez vous ce qu=E2=80=99on trouve derri=C3=A8re les talus
Au pays du L=C3=A9on o=C3=B9 les oignons sont roses
Du varech s=C3=A9ch=C3=A9 que la mer d=C3=A9pose
Aux pieds des artichauts et les choux fleurs ventrus
Cimeti=C3=A8re marin
Sous l=E2=80=99ultime ponton sans filets ni amarres
Les marins des tr=C3=A9fonds prennent leur dernier quart
Tragiques appareillages, aux tristes go=C3=BBts amers
Les tombes de granit pas tr=C3=A8s loin de l=E2=80=99aber
Voient leurs vases s=E2=80=99=C3=A9chouer, ils ont vir=C3=A9s de bord

Tanguant au vent iod=C3=A9, leurs bouquets g=C3=AEtent encor
Les croix face au ressac, sombres mats de misaine
Dress=C3=A9es comme des phares sans aucun capitaine
D=C3=A9fient =C3=A0 tout jamais l=E2=80=99=C3=A9ternel oc=C3=A9an

=

Qui jette vers la terre ses fils dans les brisants
A b=C3=A2bord =C3=A0 tribord, t=C3=A9moins des disparus
Que la sterne b=C3=A9nit d=E2=80=99un vol vers l=E2=80=99inconnu
D=E2=80=99humides =C3=A9pitaphes caress=C3=A9es des embruns
Dans un dernier adieu rendent hommages aux marins,
Les portraits burin=C3=A9s =C3=A9maillent les souvenirs
Des yeux qui ont scrut=C3=A9s jusqu=E2=80=99=C3=A0 en r=C3=A9tr=C3=A9ci=
r
On y voit pas les doigts gonfl=C3=A9s par les cordages,
Ni les paumes ravin=C3=A9es des bouts et leurs ragages
Elles ont d=C3=A9pos=C3=A9es l=E2=80=99ancre =C3=A0 ce tout dernier por=
t
C=E2=80=99est le prix des temp=C3=AAtes, c=E2=80=99est la loi de l=E2=80=
=99arvor
Perdu en mer
Oh mon marin perdu en notre folle mer
Je n=E2=80=99ai plus que mes mains et mes sourdes pri=C3=A8res
Celle qui nous nourrissait nous jette =C3=A0 l=E2=80=99agonie
Nos enfants pleurent leur pain, et toi mon cher mari
Tu n=E2=80=99es plus en ce monde, et moi je reste =C3=A0 quai
O=C3=B9 la temp=C3=AAte gronde pour toujours =C3=A0 jamais
Landes
Qui n=E2=80=99aime l=E2=80=99heure dor=C3=A9e sous un ciel rougeoyant

Empourprant de ses feux les dunes mill=C3=A9naires
O=C3=B9 la bruy=C3=A8re telle une rousse incendiaire
Offre =C3=
=A0 l=E2=80=99oc=C3=A9an des reflets flamboyants
PHARE
Il tourne de l=E2=80=99=C5=93il dans ses nuits blanches
Quand les hurlants vont vent debout
Que les marins sont pr=C3=AAts =C3=A0 tout
Dans les vagues comme des avalanches
Bigoudene
Ob=C3=A9lisque de dentelle parure de clocher
En pays bigouden les doigts se font habiles
Et c=E2=80=99est ainsi qu=E2=80=99on voit sous des ciels argent=C3=A9s

Se dresser des menhirs sur les t=C3=AAtes des filles
Au repos du marin
Il est l=C3=A0 face au port, comme ayant un coup de trop
Les tables un peu bancales dans l=E2=80=99odeur de vinasse
Envahies des doigts gourds et pleines de crevasses
Claquant le Formica de leurs vieux dominos
La casquette en arri=C3=A8re, fatigu=C3=A9s les marins
R=C3=A9v=C3=A8lent leurs fronts blanchis orphelins de soleil
Et se grattant la t=C3=AAte pour rester en =C3=A9veil
Lancent que la tourn=C3=A9e c=E2=80=99est encore pour demain
=C3=87a maudit le noro=C3=AEt, les filets =C3=A0 la traine
Les fonds o=C3=B9 la langouste d=C3=A9sormais se fait rare
Et les nouveaux casiers, et le cours du homard
Et la conserverie du quai d=E2=80=99la Trinitaine
=C3=87a gueule, =C3=A7a conspue la foi r=C3=A9publicaine
Et =C3=A7a refait le monde en vidant des canons
Et lorsque les mouchoirs viennent =C3=A9ponger les fronts
=C3=87a sort tanguer dehors comme m=C3=A2ts de misaine
Psy Koz
Elle =C3=A9tait vieille et un peu folle
On l=E2=80=99a croisait sur les chemins
La t=C3=AAte basse, marchant grand train
Pestant et semant ses paroles
Pauvres mais dignes
Ils cachaient leur mis=C3=A8re avec leur dignit=C3=A9
Et malgr=C3=A9 que celle ci leur =C3=A9tait coutumi=C3=A8re
Demandant chaque jour un courage exemplaire
A l=E2=80=99image d=E2=80=99un costume sur un corps d=C3=A9charn=C3=A9

Envoy=C3=A9 de mon iPad

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