DERNIERS MODIF POEMES BRETONS

Ciels bretons

Qu’as tu fais bretagne pour déclencher tant de courroux
Quand tes ciels profanent, terre, mer, vent debout.
Tes vagues cognent, saccagent de leurs revers,
Tout bouillonne, de noir, de gris, de vert.
Qu’as tu fais pays breton pour enrager tes cieux,
Violentant tes pontons, tes clochers, tes aïeux.
Fracassés par les flots, rudes et résistants,
Tes marins au combat vont même par gros temps,
Les yeux rougis du sel, ils jaugeront l’horizon,
Les doigts meurtris des cordes, ils lâcheront un juron.
Fatiguées, les tempêtes s’apaiseront enfin,
Laissant alors renaître un frais printemps marin,
Floraison de grands bleus comme nés d’un pinceau,
Le peintre chérira tes ciels dans ses tableaux

Le soir tombe

Le soir tombe pacifique, précieuse est l’atmosphère
Où la dernière mésange vole bas comme un présage
Dans le ciel rose drape dans son sillage
De flammes orangées rayonnant
Où la douceur du calme enveloppe l’étang

Échoué

Squelette maritime saccagé par les vents
La mer n’en finit pas de lécher tes blessures
Et tu es là déchu, mais encore bien vivant,
Ta carcasse grisonnante garde encore fière allure
Ta cale désossée implore toujours le ciel
Qui t’a bien malmené malgré toutes les prières
Marquant dans tes entrailles ton destin si cruel
Qui a sonné le glas des marins les plus fiers
Désormais pour toujours l’étrave gisant au sol
Aux mouettes de passage tu offres encore tes flancs
Comme un vieux résistant qui s’affranchit des houles
Tu subsistes grandiose à la face du temps…

Les trépassés

Bae a Anaon (baie des âmes)

Lorsque dans les brisants, les flots hurlent au chaos
Quand les vents fous s’érigent en force centrifuge
Dans les vagues enfournant et sans même un refuge
N’offrent aucune chance au moindre vieux canot

Les femmes s’agenouillent dans la pauvre chapelle
Où leurs mains abîmées viendront joindre leurs fronts
Étouffant un sanglot présageant l’aquilon
Contre leurs tabliers leurs enfants tout près d’elles

C’est l’heure des cris sourds sur le bateau des morts
D’où les chants d’âmes en peine ne finissent de souffrir
Où le long gémissement des noyés fait frémir
Revenant des tréfonds les marins pleurent encor

Les rochers ossuaires dans la baie assassine
Aux frimas font échos aux veuves à dessein
Cachant dans les plis noirs leur misère en leur sein
Sur le triste calvaire des marins elles se signent.

L’abri côtier

Le vent s’est assoupi, il flotte comme un miracle
Quelques barques côtières balancent au clapotis
Seul un rayon doré empourpre le spectacle
Caressant magnifique le miroir endormi

Effet mer

La mer c’est beau, c’est comme un chant d’amour
On y pense souvent, on en rêve toujours.
Puis lorsque l’on y est, elle peut nous rendre folle,
Elle nous donne froid ou chaud, elle s’agite, nous affole
Et quand le lendemain elle est partie au loin
Nous attendons des heures qu’elle vous revienne enfin
Parfois elle se fait douce et du plus beau vert tendre
Mais quelques temps plus tard elle nous glace à pierre fendre
C’est une capricieuse, qui change souvent d’avis
Parfois elle vous accepte, d’autres fois est furie
Il faut savoir la prendre, beaucoup lui pardonner
Car la lune la commande, le vent lui fait du pied
Quand les reflets du ciel se mirent en son miroir
Elle devient étincelle variant du blanc au noir
S’éclate sur les rochers qui aiment se faire mousser
Quand le soleil hardi embrasse sa frimousse et…
Que le vent la frôle d’une caresse douce
Alors le temps n’a plus lieu d’exister

Dans la douceur du soir, quand les vagues clapotent
Que la lune s’invite à plonger dans les fonds

Phare

Plein Phare

Obélisque marin, étoile de mer sur terre
Veilleur paisible salutaire
Tu jettes un œil sur l’ocean fatal
Sauver des vies est ton theme cadastral

Obélisque magistral, étoile de mer sur terre
Ton thème cadastral sauver des vies entières
Tu jettes un oeil sur l’océan fatal
c’est

Le phare

Il tourne de l’œil dans ses nuits sentinelles
Quelques soient les tourments il reste vent debout
Et le marin bénit ce géant prêt à tout
Quand les lames de fond font pas dans la dentelle

bigoudene

Obélisque de dentelle parure de clocher
En pays bigouden les doigts se font habiles
Et c’est ainsi qu’on voit sous des ciels argentés
Se dresser des menhirs sur les têtes des filles

Au repos du marin

Embué face au port, dans le vieux caboulot
Les chaises aux fonds usées, les sombres tables basses
Envahis des doigts gourds et pleines de crevasses
Sur le vieux Formica claquent des dominos

La casquette en arrière, fatigués, les marins
Révèlent leurs fronts blanchis orphelins de soleil
Et se grattant la tête ou se loge le sel
Lancent que la tournée c’est encore pour demain

Ça maudit le noroît, les filets à la traine
Les fonds où la langouste désormais se fait rare
Et les nouveaux casiers, et le cours du homard
Et la conserverie du quai d’la Trinitaine

Ça gueule, ça conspue la foi républicaine
Et ça refait le monde en vidant des canons
Et lorsque les mouchoirs viennent éponger les fronts
Ça sort tanguer dehors comme mâts de misaine

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