J’ATTESTE Abdellatif LAÂBI POÈTE ENGAGE FRANCO MAROCAIN

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J’ATTESTE

J’atteste qu’il n’y a d’Etre humain

que Celui dont le cœur tremble d’amour

pour tous ses frères en humanité

Celui qui désire ardemment

plus pour eux que pour lui-même

liberté, paix, dignité

Celui qui considère que la Vie

est encore plus sacrée

que ses croyances et ses divinités

J’atteste qu’il n’y a d’être humain

que Celui qui combat sans relâche la Haine

en lui et autour de lui

Celui qui dès qu’il ouvre les yeux au matin

se pose la question :

Que vais-je faire aujourd’hui pour ne pas perdre

ma qualité et ma fierté

d’être homme ?

Abdellatif LAÂBI

poème écrit à la suite des attentats du 10 janvier 2015

Né en 1942 à Fès, il a quatorze ans à l’indépendance, en 1956. Il écrit déjà. Son premier choc fut la découverte de l’œuvre de Dostoïevski. Il fait ses études à l’université, à Rabat, à la section de lettres françaises. En 1963, il participe à la création du Théâtre universitaire marocain. Il y rencontre Jocelyne, française née à Lyon, installée avec sa famille à Meknès, depuis 1950, étudiante dans cette ville et passionnée de théâtre. Ils se marient en 1964. Il enseigne alors le français dans un lycée de Rabat1.

En 1966, débute la revue Souffles où collaborent plusieurs intellectuels marocains de gauche et notamment Tahar Ben Jelloun, Mohammed Khaïr-Eddine ou Mostafa Nissaboury. Dès le deuxième numéro, les horizons s’élargissent : questionnement sur la culture, quelle que soit sa forme d’expression, puis, peu à peu, sur les problèmes sociaux et économiques. Cette revue, qui comptera vingt-deux numéros en français et huit en arabe sous le nom d’Anfas, a eu une grande influence sur la formation de l’intelligentsia marocaine de gauche1.

Il est professeur de français à Rabat quand ont lieu les massacres du 23 mars 1965 contre des enfants et leurs parents qui manifestent pacifiquement contre une réforme de l’enseignement jugée injuste. Ceci provoque son engagement politique, d’abord dans les rangs du PLS (Parti pour la libération et le socialisme), ancien parti communiste marocain, puis à partir de 1972 comme fondateur du mouvement clandestin d’extrême gauche Ila Al Amame.

En janvier 1972, il est arrêté et torturé. En 1973, il est condamné à dix ans de prison. Les preuves du complot dont on l’accuse sont les numéros au complet de Souffles et d’Anfas, et on l’enferme à Kénitra, où il devient le prisonnier numéro 186111.

Au bout de huit ans et demi, en 1980, grâce à une campagne internationale en sa faveur, lui et quelques-uns de ses compagnons de détention sont libérés. Cinq ans plus tard, il quitte le Maroc pour la France et développe une œuvre qui touche tous les genres littéraires (roman, poésie, théâtre, essai, livres pour enfants)1.

Abdellatif Laâbi et sa femme Jocelyne ont eu trois enfants : Yacine, né en 1965, Hind, née en 1966, Qods, née en 19721.

Le 30 novembre 2007, il a reçu les insignes de Docteur honoris causa de l’Université Rennes 2 Haute Bretagne. En 2008, il reçoit le prix Robert Ganzo de poésie. En 2009, il reçoit le prix Goncourt de la poésie.

Écrivain de langue française, son écriture recèle une grande humanité toujours soucieuse du combat à mener pour plus de justice et plus de liberté. « La poésie n’est pas prête à rendre les armes. »2. Passeur de poésie, il œuvre sans relâche dans ses rencontres comme dans son travail d’écrivain pour un véritable dialogue, un réel partage, afin qu’existe la paix entre les différentes cultures3. Son œuvre est traduite en de nombreuses langues. Il a écrit : « La poésie est tout ce qui reste à l’homme pour proclamer sa dignité, ne pas sombrer dans le nombre, pour que son souffle reste à jamais imprimé et attesté dans le cri4. »

En 2011, il reçoit le Grand Prix de la Francophonie de l’Académie française.

Son épouse, Jocelyne Laâbi, a publié plusieurs livres, dont La Liqueur d’aloès (2005) et Hérétiques (2013).

En 2015, il écrit le poème « J’atteste » à la suite des attentats du 10 janvier 2015

EXTRAIT DE WIKIPEDIA et http://pierresel.typepad.fr

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