MARIS STELLA poème de José-Maria de Hérédia

 Maris stella

Sous les coiffes de lin, toutes croisant leurs bras
Vêtues de laine rude ou de mince percale,
Les femmes à genoux sur le roc de la cale,
Regardent l’Océan blanchir l’île de Batz.

Les hommes, pères, fils, maris, amants, là-bas
Avec ceux de Paimpol, d’Audierne et de Cancale,
Vers le Nord sont partis pour la lointaine escale,
Que de hardis pêcheurs qui ne reviendront pas !

Par dessus la rumeur de la mer et des côtes,
Le chant plaintif s’élève, invoquant à voix hautes
L’Etoile sainte : espoir des marins en péril ;

Et l’Angélus, courbant tous ces fronts noirs de hâle,
Des clochers de Roscoff à ceux de Sybiril,
S’envole, tinte et meurt dans le ciel rose et pâle.

José-Maria de Hérédia (1842-1905)

 

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Une réponse à MARIS STELLA poème de José-Maria de Hérédia

  1. Une merveille, j’adore ce poète d’origine espagnole, amitiè.

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