VIEILLIR
C’est ne voir plus que les disgrâces
Comme sur les vitres les vilaines traces
C’est sur tout, tout le temps maudire
Ne plus savoir rien reconstruire
Ne plus vouloir déménager
De cet abominable quartier
C’est se lamenter sur le temps
La politique, les plaies d’argent
C’est ne plus savoir chantonner
Ni même un refrain siffloter
C’est pour les autres devenir terne
Avec ses jours toujours en berne
C’est ne plus avoir de l’humour
Pour ceux qu’on aime en tue l’amour
Garder un rythme qui sclérose
Désespérant des jours moroses
C’est plus supporter les enfants
Ni les bêtises d’adolescents
C’est ne plus offrir de bisous
De doux câlins, des roucoulous
C’est refuser tous les voyages
Garder son conjoint en otage
C’est estimer que l’on sait tout
Ne plus dire « t’as raison c’est fou »
C’est ne plus faire de rencontres
Et ainsi se refaire un monde
C’est devenir cette ombre triste
Sur laquelle plus rien ne glisse
C’est à son passé s’accrocher
Aux « de mon temps c’était mieux et… »
C’est avoir bien du mal à croire
Que l’avenir sera moins noir
Alors pourquoi ne plus sourire
A cette vie qui nous aspire
Qui nous offre si peu de son temps
Si ce n’est que pour quelques ans
Gardons un doux cœur qui résonne
Sur de belles pensées qui klaxonnent
Donnons nous des désirs de bien
Surtout restons heureux d’un rien
Tit’can I
Le bonheur prétendent certains est l’absence du désir, la vieillesse serait synonyme de bonheur si vraiment cesse ce désir.
Un écrit qui définit bien cet âge.
Bonjour Ego
Sans aucun doute cesser de désirer amène une certaine plénitude, ce qui certainement permet d’apprécier pleinement la vie sans besoins à combler.
Merci pour ce message apprécié
Tit’can I
Des mots qui déride le temps, splendide de vérité. bises