JOHNNY BIGOUDIS
Il n’en faisait qu’à sa tête,
Coupant à tout va les tifs,
Rasant autour des casquettes,
Saccageant les plus rétifs.
On l’appelait Mister Frise,
Pas parce qu’il craignait le froid,
Mais avec lui la défrise,
Ça faisait bien du dégât.
Certains devenaient caniche,
D’autres bouledogues tondus à ras,
Il n’était pas bien fortiche,
C’était même un sacré cas.
Ses couleurs au pifomètres,
Donnaient des tons « Vache qui rit »,
Aux femmes les plus honnêtes,
Chez lui pas de minuterie.
Unique coiffeur du village,
On n’osait dire quoi que soit,
Car il semait la terreur,
Par ses scènes de cinéma.
Mais un beau jour une miss,
Dans son salon débarqua,
Elle exposa ces caprices,
Johnny n’en tenant point cas.
Il fit le chignon banane,
Mais en forme d’ananas,
On l’trouva sous un platane,
Le ciseau planté dans l’bras.
Depuis il vend des oranges
Dans les rues de Miramas
Croyez-le mais c’est étrange
Elles ont un goût d’ananas…
Tit’can I