PETITS ET GRANDS BONHEURS
Lisez et relisez les poètes d’antan,
Ceux qui ont le secret sensible des instants,
Voyez ce que vieillesse garde des souvenirs,
Ont-ils tenus promesses, de joies, de déplaisirs ?
Le bonheur ici-bas tient à si peu de choses,
Au formidable amour, aux pétales de roses,
Qu’un jour une jeune fille aura su préserver,
Dans un foulard de soie tendrement replié.
Le bonheur est ainsi, couleurs d’agapanthes,
De bourdonnements d’été, de rires qui enchantent,
Il est dans ce jardin où ce chien vous léchouille,
Où dans ces vagues fraîches, qui brusquement vous mouillent.
Sous des flocons de neige, où dans un simple champ,
Le bonheur est partout, même où on ne l’attend !
Il est sur ce chemin dans ce pays aride,
Où l’indigent propose son toit qui vous abrite,
Et offre à l’âme triste, le mot qui reconstruit,
Permettant d’éloigner le chagrin qui lui nuit.
C’est pour la mère émue par son tout premier né,
Dont elle savoure des lèvres le plus doux des duvets,
Ou pour tous ces malades, quitter enfin la chambre,
Respirer les balades de quelques baies ou landes.
Il sait se faire modeste et sublime à la fois,
Pour ce tailleur de pierre chantant des opéras,
Ou par de jolis mots, sur un bout de papier,
Se pose en cadeau sur un coin d’oreiller.
Le bonheur est partout en plaisirs vulnérables,
Dans un geste, un ton doux, un bon sourire affable,
Il reste cette quête, ce bien être, ce saint Graal,
Qui fige dans nos cœurs un instant idéal.
C’est un temps ralenti pour aider et comprendre,
Pardonner, reconstruire, aussi ne rien attendre.
Voilà comme les bonheurs sont beaux de mille choses,
Qu’ils soient grands ou petits de peu ils se composent,
C’est eux qu’il faut chérir, c’est eux qu’il faut savoir,
A eux la haie d’honneur, la tenue des grands soirs,
Car cette essence de vie aux beaux jours prédispose,
De ces bonheurs en tout faisons nos loverdoses.
Tit’can I