Correspondance érotique
Cherchant à renouer avec la grande tradition du roman épistolaire et avec celle du jeu littéraire, un éditeur demande à deux auteurs qui ne se connaissent pas d’entamer une correspondance érotique sans jamais révéler l’un à l’autre leur identité. Ils s’écrivent sans se connaître, se découvrent fous d’amour, se rendent malades de jalousie, se fuient. Ils ne s’épargnent aucun détail de leurs jeux érotiques, se provoquent, se déchirent par fantasmes interposés…
Extrait
Tu vois, pas si bête, le godelureau Charly, pas si indigne que ça de mes attentions.
Pas plus indigne de moi, en tout cas, que ne l’est la Romaine de toi, qui te donne son devant, son derrière, ses nuits, sa tendresse et ses rêves.
J’espère, affreux enculeur transalpin, sodomite de Latines enamourées, bougre de Ritales romanesques, que tu es bien là le 21. Et que ma lettre va te crucifier d’indignation et de jalousie. Et que tu vas cesser de me raconter les charmes dégueulasses de la Romaine, sous le prétexte noble de faire de moi ta parfaite complice.
Sinon, je revois Charly, je lui fais et lui donne tout ce à quoi il a échappé la dernière fois, et par amour de notre complicité, je t’en concocte un récit plus que fignolé.