C’était des patins qui se méritent, des patins avec ce bruit lourd qui rendait la course sérieuse et risquée, un bruit d’appel aux copains qui se précipitaient en trombe sur les marches pour ajuster leur paire et rejoindre les autres. Et pas question de protection, la liberté de mouvement étant à ce prix, et puis de toute façon y en avait pas, d’ailleurs rares étaient ceux qui se faisaient vraiment mal, les quelques écorchures donnant au jeu le prestige d’un certain danger. Époque bénie où les enfants avaient encore leurs aires de jeux dans la rue, où parfois on nous oubliait dehors jusqu’à la nuit tombée…
Photo Robert Doisneau
Menilmontant Paris 1950
J’ai connue les patins à roulettes sans freins qui demandaient de savoir évaluer les distances, et si largement usités jusqu’à en entamer le métal des roues. Quant aux lanières de cuir, elles finissaient cisaillées par des serrages trop intensifs pour « coller » la semelle de métal à la chaussure…
Des patins lourds à roulement à billes pour certains, réglables par clefs, avec deux simples lanières, ou pour les plus modernes, un soutien montant à la cheville, viendra ensuite le frein en gomme à l’avant, et à l’arrière !!