OPTIMISME citation

Le pessimisme est d’humeur, l’optimisme est de volonté

Alain (philosophe)

extrait de Propos sur le bonheur

 

Alain un philosophe heureux

Emile-Auguste Chartier, passé à la postérité sous le nom d’Alain, a fasciné des générations d’élèves pour qui il était “l’homme”. Sa vie et son œuvre fournissent des clés existentielles et montrent comment assumer avec joie la condition humaine. André Maurois, l’un de ses anciens élèves, dira avoir pris conscience grâce à lui qu’« il était possible d’être un homme et de l’être dignement, noblement ».

Ayant consacré sa vie à l’enseignement, ce professeur, qui a inventé un genre, nous laisse plus de cinq mille “Propos”. Il y dissèque l’actualité, confesse quelques anecdotes glanées ici et là. Aujourd’hui rassemblées en recueils, ces méditations accompagnent la vie de bien des lecteurs, même si elles furent décriées – et le sont encore – par certains universitaires.

Dans “Mars ou la guerre jugée”, le philosophe analyse avec une lucide froideur la guerre, cette abdication de la volonté qui corrompt même les plus belles âmes. Ce pacifiste acharné n’a toutefois pas hésité à devenir homme de troupe dans les tranchées. Une fois de plus, sa soif de vérité l’a guidé là où elle l’exigeait. Devant l’inévitable conflit, Alain a voulu s’engager sans lâcheté.

Pensées

Le bonheur, une décision
Alain convoque le bonheur au centre de sa réflexion. Les “Propos” le célèbrent. Ils invitent à exercer volonté et lucidité au quotidien car « l’homme n’est heureux que de vouloir et d’inventer ». Ecartant toute idée de fatalité et de destin, l’homme doit devenir un athlète, croire puis vouloir son bonheur. Et Alain de fournir les armes de ce noble combat : « La vraie gymnastique, comme les Grecs l’avaient compris, c’est l’empire de la droite raison sur les mouvements du corps. » Le bonheur, fruit de cet effort résolu, est non seulement un droit mais un devoir, une offrande à qui nous côtoie. Chacun doit s’employer à le conquérir.

La volonté, un gouvernail
Éduquer, c’est forger une intelligence. Fidèle à Descartes, l’un de ses maîtres, Alain affirme que le « sot » manque avant tout de volonté, volonté qu’il s’agit de fortifier. Le philosophe est celui qui se gouverne, combat les préjugés et, pour jouir d’une souveraine liberté, maîtrise les événements par la raison et la volonté. Alain résume : « Quand j’étais petit, je croyais que les barques allaient toujours où le vent les poussait. Aussi, lorsque je vis comment l’homme de barre en usait avec les lois invariables et bridait le vent, le vrai Dieu m’apparut, et je le nommai volonté. »

L’imagination, un pouvoir
Alain décrit avant l’heure le danger de l’autosuggestion. Le pouvoir de l’imagination est sans bornes. « Voyez même un malade, comme il est aussitôt guéri par la maladie de la peur d’être malade. » La crainte peut être pire que son objet. Inversement, celui qui mime le courage deviendra plus aisément courageux. L’espérance l’aide à réunir toutes les conditions pour que la chose espérée se réalise effectivement. Ainsi, Alain, le rationaliste, invite à croire et à tout mettre en œuvre pour que les choses arrivent telles qu’on le souhaite. Hegel nomme le phénomène « prophétie autoréalisatrice ». Ne se rapproche-t-elle pas de la « pensée positive » d’aujourd’hui ?

Le doute, un instrument de vérité
Alain se reconnaît des maîtres. Platon lui a appris la méfiance à l’endroit des préjugés et des opinions en général. Lors de cours à l’université populaire, il s’emploie donc à déceler avec bienveillance les maux que l’ignorance répand. Fidèle sur ce point précis à Nietzsche, pour qui la philosophie doit « nuire à la bêtise », Alain fait du doute cartésien un instrument de vérité qu’il utilise contre toutes les formes d’abus de pouvoir. Enfin, il pense, à la suite de Kant, que jamais nous ne connaissons le monde tel qu’il est. Toujours notre conscience l’interprète, le reconstruit. D’où un long travail pour éduquer notre esprit.

La lecture, une école de liberté
« Savoir lire est le tout. » Pour Alain, lire, c’est partir à l’école de l’esprit critique, c’est apprendre la liberté. Les auteurs nous initient à la pensée. Mais penser par soi-même, voilà le véritable impératif. Exigence absolue qui réclame une remise en question permanente. « Une idée que j’ai, il faut que je la nie ; c’est ma manière de l’essayer. » Ce que pense Platon ou Aristote empêche trop souvent d’échafauder une philosophie personnelle. Alain souhaite le contraire tout en louant d’excellents pédagogues pour la pensée : Platon, Descartes et Kant.

Il suffit de se croire esclave pour l’être en effet…

 

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3 réponses à OPTIMISME citation

  1. kristof dit :

    merci, chère kanaï, pour cette petite piqure de rappel

  2. admin dit :

    Merci à toi Kristof
    Comme tu le dis il fait toujours bon se souvenir qu’on peut rester maître de ses émotions, arriver à les manier de manière à rester positif est essentiel pour l’équilibre.

  3. kristof dit :

    belle compréhension et synthèse , charmante ( et fûtée ) canaille

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