Cimetière marin Saint-Jean à Tréboul
Photo Louis Bourdon
CIMETIÈRE MARIN
Sous l’ultime ponton sans filets ni amarres,
Les marins des tréfonds prennent leur dernier quart.
Tragiques appareillages aux sombres goûts amers,
Les tombes se parsèment pas très loin des abers.
Même les vases échouent, ils ont virés de bord,
Tanguant au vent salé des bouquets gîtent encore.
Les croix face au ressac, tristes mats de misaine,
Vigiles de granit, se font phares des peines.
A bâbord, à tribord, témoins des hommes perdus,
Que les mouettes bénissent d’un vol vers l’inconnu,
D’humides épitaphes caressées de l’embrun,
Dans un dernier adieu rendent hommage aux marins.
Les photos burinées gardent le souvenir
Des yeux qui ont scrutés jusqu’à en rétrécir,
On n’y voit pas les doigts gonflés par les cordages,
Les mains trop ravinées par le sel, les mouillages,
Elles ont déposées l’ancre à ce tout dernier port,
C’est le prix des tempêtes, c’est la loi de l’armor.
Tit’can I
J’ai trop besoin de vous …
… pour mes autres voyages !
J’ai échoué mes rêves mais j’attends la marée ….
Seigneur je serai, je vous étonnerai …
J’enrichirai les bars pour assouvir nos soifs…
En charge des coquines, j’en choisirai les coiffes,
Leurs formes mesurerai, vous en resterez coites
Seuls les comprimés aux mâles ne donnerais,
Leurs prétentions connais …. Elles me ruineraient !
Sachez que la Bretagne reste trop loin de tout
La campagne m’emmerde… je « n’y’ai » plus rien à foutre!
Oui car il suffirait de vendre cette putain de bordel
de chiote d’enfoirée de merde de saloperie
de maison de campagne à la con …. !
Pour relever casiers, du bord de quelque boutre
Tirer sur des filets, puis vider quelques outres,
Etarquer le tape-cul, moteur en avant toute.
Puis au calme revenu, yeux luisants comme loutre …
Le bateau au repos … il a gagné la joute,
Ses voiles bien ferlées, nulle amarre ne redoute,
Ancre à pic dans la souille, coffres clos, oreilles sourdes,
Tous les espars rangés bien au fond de la soute,
… M’en rentrer sagement sous la céleste voûte,
Remontant les pontons … en titubant sans doute,
Mais heureux comme un roi qui cheminant sa route
Retrouve en son logis, de ses amis la troupe
Leur raconte les étoiles, à mettre le rouge aux joues !
Je suis comme tout l’monde, si j’aime les beaux nuages
J’ai trop besoin de vous …
… pour mes autres voyages !
Je me suis amusée à apporter qques petites modifications à votre poème qu’en pensez-vous ??
J’ai trop besoin de vous …
… pour mes autres voyages !
J’ai échoué mes rêves mais j’attends la marée ….
Seigneur je serai, je vous étonnerai …
J’enrichirai les bars pour assouvir nos soifs…
En charge des coquines, j’en déferai les coiffes,
Leurs formes mesurerai, vous en resterez coites
Seuls les comprimés aux mâles ne donnerais,
Leurs prétentions connais …. Elles me ruineraient !
Sachez que la Bretagne reste trop loin de tout
La campagne m’emmerde… je « n’y’ai » rien à foutre!
Oui car il suffirait de vendre cette maison
Putain de saloperie de tas d’pierre à la con …. !
Pour relever casiers, du bord de quelque boutre
Tirer sur des filets, puis vider quelques outres,
Etarquer le tape-cul, moteur en avant toute.
Puis au calme revenu, yeux luisants comme loutre …
Le bateau au repos … il a gagné la joute,
Ses voiles bien ferlées, nulle amarre ne redoute,
Ancre à pic dans la souille, coffres clos, oreilles sourdes,
Tous les espars rangés bien au fond de la soute,
… M’en rentrer sagement sous la céleste voûte,
Remontant les pontons … en titubant sans doute,
Mais heureux comme un roi qui cheminant sa route
Retrouve en son logis, de ses amis la troupe
Leur raconte les étoiles, à mettre le rouge aux joues !
Je suis comme tout l’monde, si j’aime les beaux nuages
J’ai trop besoin de vous …
… pour mes autres voyages !
trop flatté que mes balbutiements vous aient marquée …
Le pire des mots c’est des’y perdre
Et surtout croire qu’on s’y réfère
Pour s’expliquer ce que sur terre
Nous prétendons vouloir y faire.
Des grandes pensées, des grandes idées
D’autres avant moi s’y sont heurteés
Et pourtant tout comme les marées
S’en sont revenus chaque journée …
Cordialement
Excellent !!
Me concernant je dirai plutôt…
Le bon des mots c’est de s’y perdre
Même si modestes ils ont germés
La poésie sublime le verbe
En terre d’esprit à affermer…
Bien à vous ami poète
Tit’can I
Je reste bluffé par tant de réparties bien choisies et toutes en délicatesse ..Bravo …
Ce doit être cela le talent ….
Mais … je ne suis pas poête .
Souvent les gens s’usent en mots pour tout nous dire
Il en existe qui en abusent mais pour en rire.
Sans faire de fautes d’autres qui parlent pour ne rien dire.
Sans donner mot, cetain appellent de leurs voeux
Ce que d’autres disent sans y penser et c’est bien pire.
S’ils leur échappent, les mots seront dits malheureux.
Rassemblant mots, ainsi se forment les satires.
Avoir ce don de ne parler qu’avec les yeux,
Savoir sans mot se satisfaire d’un entre deux,
Est-ce un cadeau que l’on accorde qu’aux amoureux ?
Souffler ses mots, les sous entendre comme on respire,
Dire en deux mots c’est un talent auquel j’aspire
A plus de deux c’est vite cent mots pour ne rien dire …
cordialement.
C’est très joliment dit merci à vous
Tout homme a un poète en lui, l’émotion, la passion sont de bons déclencheurs de poésie et lui donne sa quintessence
Amitié
Tit’can I
sans doute …
Je n’ai pas cette chance, cette assurance belle
Que certains vous présente comme très naturelle
Et qui sans autre effort qu’une belle récitation
Vous transporte et vous charme, voire avec émotion.
Non des mots bien placés, simplement débités,
Mais des mots qui émeuvent en parlant vérité.
Et pour ça le talent reste trop important
Pour que seul il suffise d’user un peu de temps.
Pourtant moi ça m’amuse, lorsque l’ennui me vient,
De chatouiller la plume, pour peu qu’elle veuille bien,
Par des mots, quelques phrases, un instant me séduire,
Me donner l’illusion d’avoir des choses à dire.
Ce que je veux écrire, ce que j’ essaie de dire,
N’est de la poésie que ce qu’il y a de pire.
Car mes rîmes laborieuses n’offrent pour récompense,
Qu’un relent nauséeux de prétentieux silences …
Cordialement
Wahou … les fautes d’ orthographe !!!! … ce que par manque d’école …
Pour un manque d’assurance, je trouve que vous assurez plus que bien !!!
Quant aux fautes vous en faites moins que moi…
La poésie peut crier la solitude, elle n’en ai que plus forte
Choisir des mots qui percutent, jouer avec, voilà une autre manière d’exprimer ce qui nous est propre, le poète à tous les droits émotionnels !!!
Merci pour le partage
Cordialement
Boff, c’est bien facile de partir dans l’émotion des choses et les souvenirs restent une mine à … coeur ouvert!
Comment fait-on pour vivre sans autre référence,
Pâle fatras d’un passé en lambeaux d’indolence
Qu’on ne fait qu’entrevoir, comme si ce dernier,
De nos vies, de nos coeurs, n’avait point existé …
J’ai besoin de leurs yeux pour trouver mon chemin.
J’ai besoin de leurs rires, de leurs voix, de leurs mains.
Même vos regards en coin, les bruits de vos silences
Ou vos faibles reproches me sont autant de chance
Pour que demain revienne avec cette tendresse
Que les ans qui s’écoulent, quelle indélicatesse,
Malgré nos gestes las, ne peuvent empêcher,
Et, surmontant nos doutes, nous reprenne à rêver …
Bon … on se flingue quand ???
La poésie « romantique » reste souvent très belle mais … tristounette .
Faire rire dans le même style est beaucoup plus difficile … je suis preneur mais manque de références en la matière .
Je m’ essaie pudiquement … en cachette (oserais-je ?), « j’en pleure de rire » !
En tout cas cela fait passer cinq minutes que j’aimerais partager parfois.
Cordialement.
Si vous allez lire mes poèmes dans la catégorie « loufoque » y a pas de quoi se flinguer…
Faire rire en poésie sans tomber dans le ridicule ou le grossier n’est pas simple
Sinon je n’écris quasiment pas de poèmes tristes, grave peut-être mais triste non
Enfin il faut de tout pour faire un monde poétique…
Bien à vous ami poète
Tit’can I
Ne vous fachez pas … je ne parlais pas de vous mais de moi et en reste à penser qu’il est plus « facile » à mon sens, à mon petit niveau, de faire vibrer la corde avec du romantisme (qui reste souvent si non plein de charme et de douceur, nostalgique pour le moins.)
Le « flingué » était une pirouette, rien de plus.
Le « grave » … Mon Dieu le monde nous en innonde et je lui préfère « le mot et la chose »ou encore en un autre registre » Quand on aime et qu’on a 20 ans » de R Lamoureux qui restent loin du « loufoque »
Et en effet, « Faire rire en poésie sans tomber dans le ridicule ou le grossier n’est pas simple ».
Provoquer les mêmes émois par l’humour à faire sourire voire rire, me semble à moi (à moi) plus difficile ….Etes vous fachée ???
Si j’ai été maladroit, pardon car mon admiration vous est acquise croyez-le et je reste très sensible à votre talent … poétique … lui !
Humblement,
Cordialement.
Fachée ??? Moi ??? Pour quelle raison le serai-je ??
Détrompez-vous, le ton de mon propos était juste posé, mais il est vrai que sans le son, une parole écrite peut parfois faire penser l’inverse de ce que la personne veut dire, c’est le piège du net… Je n’use pas d’émoticons pour illustrer mes mots, aussi désolée que vous ayez interprété mon propos qui n’était pas du tout négatif à votre endroit, juste je rebondissais sur le mot flingué pour dire que le monde poétique triste même s’il semble en effet être plus la norme, n’est pas ma tasse de thé…
Pour être tout à fait franche je reste assez étanche au larmoyant, car si ça n’est pas fait avec grand art, on peut vite tomber dans le mièvre, c’est le piège.
Quant au romantisme, évidemment il a toute sa place ds le monde poétique, mais toujours pareil, faut savoir doser et donner une certaine élégance au texte sans les excès de mots pompeux, ou au contraire avec des tournures trop simplifiés.
Mais bon je ne suis pas experte en la matière, je m’exerce comme tout un chacun à ce plaisir de jouer avec les mots, et j’ai encore des progrès à faire dans le domaine.
Pour ce qui est du texte de R Lamoureux, c’est un chouette écrit que je vais certainement mettre en ligne, merci à vous de me le faire découvrir
Voilà j’espère que l’incompréhension est dissipée cher ami internaute
Amitié
Tit’can I
merci ..!
Pour info Robert Lamoureux …. « La fatigue » Extraordinaire !
C’est bien de tout cela que se nourrit « La poésie »qui, comme tout art n’en a jamais fini de nous surprendre et nous … aider.
A une prochaine fois … « il faut dans ce bas monde ….. » mais attention à ne pas aller jusqu’à « y trouver au fond une saveur amère » et bien rester dans l’écume .
Cordialement
PS ; vos amis ont de la chance.
Je vais de ce pas voir ce que le texte « La fatigue » exprime, merci encore de vos apports intéressants
Robert Lamoureux est un artiste de la génération de mes parents, ce qui fait que je m’y suis peu intéressé, j’ai néanmoins aujourd’hui plaisir à découvrir cet artiste qui a beaucoup de talent
En tout cas n’hésitez pas à me faire partager vos coups de coeur, et merci encore pour vos gentils mots
A très bientôt j’espère
Tit’can I
PS en tant que Bretonne ne me plaisent que les saveurs à mer… lol
De la génération de vos parents dites- vous
Ma fille est bien jolie, elle a toutes ma fierté
Vous pourriez être sa soeur? j’en suis éberlué.
Vous m’assénez un coup à tomber à genoux …
Ah ces saveurs des mers, croyez m’en bien très chère
j’en ai tiré des bords du Conquet aux abers
Mes plus belles aventures sur la mer turquoise
S’en allaient dès matin en la mer d’Iroise.
Tout dessus, voiles hautes, crapahutant les vagues
Heurtant au Raz Blanchart ces marmites folles de rage.
J’avais alors vingt ans … c’était en ces années
Ou pour prendre la mer sans y être bien né,
Il suffisait d’aller sur les pontons trainer
Sans aucun vague à l’âme, embarquement trouver..
Kersauzon , Tabarly et autres Alain Colas
Furent mes si beaux modèles, j’ai tant guetté leurs pas …
Ah que de traversées vers les cotes d’Albion
A courir rendez-vous en témoin un peu fou
D’une course, d’une transat, espérant rendez vous
Pour la grande aventure, toujours courant pontons.
Sac à terre sachez-le il n’était pas question.
Sac à voile à l’épaule, d’espoir ne doutant pas
J’en ai serré des mains, les leurs ne trompaient pas.
Je suis un vieux monsieur, mais garde au fond de moi
Le feu de l’aventure, l’envie de partir loin
Mais sage comme Ulysse, ce final compagnon,
Je puise dans les livres, mes rêves et mes chansons
Pour tout en poésies toujours voir l’horizon …
Cordialement
PS :
Parlant sans prétention pour moi de « Vieux Monsieur »
je vous incite ici, de ses textes fabuleux,
A rechercher aussi, parlant de LAMOUREUX,
Ce comment il disait « Je suis un vieux monsieur »
Une belle épopée de vie de marin que vous nous transposez fort joliment en poésie. j’imagine les souvenirs que vous devez avoir gardé de vos périples en mer d’Iroise
Un poème qui parle à la brestoise que je suis et qui plus est femme de marin !!
Comme vous le dites le voyage peut continuer par les lectures, ou l’écriture, l’important étant de rester en éveil à la vie, ce qui semble être votre cas
Ensuite pour ce qui est du vieillissement je vous offre cet extrait
L’avantage de vieillir, c’est tout simplement que les passions demeurent aussi vives qu’auparavant, mais qu’on a acquis la faculté qui donne à l’existence sa saveur suprême, la faculté de prendre ses expériences et de les faire tourner, lentement, à la lumière.
Virginia Woolf
Amicalement
Tit’can I
Moi ??? mais je ne vieilli pas … je reste jeune mais cela se voit moins c’est tout !!!
Je plaisante … je reste conscient et lucide de ma chance encore.(êtes vous allez lire le poème de R Lamoureux « je suis un vieux monsieur » ? …mais je n’en suis pas là !)
Et puis … au fait …
Au moins quand même, aurons-nous tous bien rigolé !
Tant que l’on bouge encore nos os même, s’il n’y reste qu’ la peau pas plus.
Qu’on se projette sur des chemins qu’on ira voir après demain, avant d’être vieux …
Et même si, levant nos verres, par trop de rires, tels qu’à vingt ans, on s’****ait d’sus,
Soyons certains que ces péchés feront plaisirs à nos anciens, trop tôt aux cieux.
Au moins quand même, aurons-nous tous bien rigolé !
Voyez ces autres qui trop tôt vieux, le cœur gelé se lèvent au matin tout fripés,
Ne parlant que de leurs malheurs, de leurs bobos, rêves envolés et verges en berne,
Prostates enflées, bourses en voiles, hanches qui craquent, mémoires volages et dents gâtées.
Gardons bien nos mots en silence, seules nos envies sont importantes même si certaines resteront vaines.
Au moins quand même, aurons-nous tous bien rigolé !
En gros … »ON EST LES MEILLEURS »
(je dois vous sembler bien pédant … )
Cordialement
Oui j’ai lu ce texte de Robert Lamoureux, très bien écrit, un artiste de grand talent
L’important pour chacun c’est savoir trouver le bonheur dans le quotidien, même si vieillir ne se fait pas sans soucis pour certains, si on reste optimiste sur la vie c’est déjà beaucoup
Bien à vous
Tit’can I