« Ma Bretagne est une île, une grande île entourée par l’histoire de France, au pays d’Armor, la pointe aiguë du socle européen.
Ma Bretagne est le pays des abers. J’ai grandi à l’Aber Idult, le premier port goémonier d’Europe, un gisement laminaire aux vertus méconnues : il absorbe à lui seul autant de dioxyde de carbone que toute la forêt d’Amazonie.
Ma Bretagne est le pays des miens, disparus ou vivants : ma mère Yvonne, la première à me bercer de chansons et d’histoires ; mon père « Henri le magnifique », l’homme et l’écrivain que j’ai le plus admiré ; mes frères, Hervé, Tanguy, et ma sœur Anne, la pianiste.
Ma Bretagne est le pays du vent, des partances.
Ma Bretagne est le pays des travailleurs de la mer : pêcheurs à pied, pêcheurs à flot, patrons pêcheurs, pêcheurs hauturiers, gabariers, goémoniers, batteurs de grèves, humbles titans amphibies qui font corps avec le bateau pour aller loin ou qui s’en tiennent aux entrelacs périlleux du trait côtier, là où brumes et courants multiplient les noyés.
Ma Bretagne est le pays des Bretonnes, le pays des épouses et des veuves
Ma Bretagne est le pays des Pardon, fête où l’on se lave autant du péché par le mea culpa que par le péché lui-même, après avoir brandi croix et bannières sur le sentier du douanier.
Ma Bretagne est le pays des souvenirs, les miens et ceux des anciens qui m’ont raconté l’Armorique d’avant les moteurs, la Bretagne mal aimée, vexée, réduite au silence, la Bretagne de Bécassine en délicatesse avec l’Etat français.
Ma Bretagne est le pays des mangeurs de lumière, Gauguin ou Méheut, tant d’autres venus chercher leur nombre d’or et leur nuance à Pont-Aven.
Ma Bretagne est mon pays usuel, mon pays définitif, j’y naîtrai toujours. »
A obtenu le prix Goncourt en 1985 pour Les Noces barbares. A publié, entre autres : Le charme noir (1983 – Gallimard), Le maître des chimères (1990 – Julliard), Prends garde au loup (1992 – Julliard), Disparue dans la nuit (1994 – Grasset), Boris après l’amour (2002 – Fayard).
Puisse que jamais un jour …..
Bretagne berceau des rêves ou des désenchantements
Lorsque du fond d’une faille, qu’un repère fit refuge
Pour que jamais la houle ou les vents ne dérangent
Mais que se reposant, nos grands corps ne nous jugent …
Bercés de tous ces bruits qui donnèrent aux balises
Des noms de filles en larmes prêtes à nous recevoir
Tel ce « Petit minou », qu’il fallu que l’on bise
Délaissant « Les Fillettes » scintillantes dans le soir.
Saluant « La Belle Rousse » dite « La Grande Vinotière »
Rêvant de « Pénoupette » et autre « Noire de Pute »
Ou bien encore « la louve » surveillant la portière
Menant au « Raz de Sein » et son courant de brute.
Puis parant Camaret et ses filles qu’on dit vierges.
Son curé nous l’a dit, elles ne valent pas « Tripette » !
Nous irons voir Audierne y tenter « Polissette »
Lassés de toutes ces filles qui fondent comme cierges.
Si en mer comme à terre très peu le vent honore
Il souffle comme les filles et même souvent adonne.
Elles ne consentiront au fruit que parce que l’on donne
Tout ce que bon elles savent … pourvu qu’elles s’abandonnent !
Car nous devrons lutter et en tirer des bords
Pour atteindre ce havre dont nous rêvons encore.
Ces douceurs de femmes lorsqu’ enfin corps à corps
Fidèles à ces balises elles nous offrent le port!
Soyons donc réalistes elles ne nous donneront
Que ce qu’elles peuvent, non ce que nous attendons
Buvons fort, entre nous, nos espoirs d’horizons
Puisque jamais balise n’en portera le nom !
… Evitons donc cette confusion pour tous nos maux !
Réglons ensemble la solution des noms sur l’eau.
Corrigeons en, l’appellation en nos cerveaux …
« Ricard », « Pastis » citons … voire tout autre « Pernod » !
Puisse que jamais un jour ….
De belles insertions de lieux et noms de phares bretons
Un poème très bien construit et plaisant dans la force des mots maritimes bretons
BRAVO
Tit’can I
N’y manque que la bouteille vide … ce trop fameux sextant « breton »
Je n’ai pas cette chance, cette assurance belle
Que certains vous présente comme très naturelle
Et qui sans autre effort qu’une belle récitation
Vous transporte et vous charme voir avec émotion
Non des mots bien placés, simplement débités
Mais de mots qui émeuvent en parlant vérité.
Et pour ça le talent reste trop important
Pour que seul il suffise d’user un peu de temps …
Cordialement
Un plaisir de vous lire cher ami
La bouteille vide sextant breton
La bouteille pleine sex tant breton !!! Hi ! Hi !
J’ai pas pu m’empêcher…
Désolé j’suis Tit’can I