Photographie de l’Année édition 2013 © Pierre Gleizes – Tous droits réservés
Le 22 mars dernier, Pierre Gleizes s’est vu remettre au Mans le prix de la Photographie de l’Année édition 2013. En plus de son trophée, il a reçu 10.000 € de matériel Nikon. Salarié de l’organisation Greenpeace de 1980 à 1984, ce photographe travailla six ans pour l’Associated Press avant de signer des enquêtes pour l’E.I.A. (the Environmental Investigation Agency) en Afrique, en Sibérie et au Japon, concernant notamment le trafic d’animaux sauvages. Aujourd’hui, il est indépendant, ses images étant distribuées par l’agence parisienne Rea. À noter qu’il a publié en 2011 un ouvrage aux éditions Glénat, intitulé Rainbow Warrior mon amour, trente ans de photos aux côtés de Greenpeace.
Dans quelles circonstances a été réalisée la photo élue Photographie de l’Année édition 2013 ? Pourquoi avoir faire le choix de soumettre cette image ?
J’ai embarqué en février et mars 2012 sur l’Arctic Sunrise pour une longue campagne au large du Sénégal et de la Mauritanie. Il s’agissait pour Greenpeace de s’opposer à la pêche industrielle qui pille les ressources alimentaires des populations locales, parmi les plus pauvres du monde. Des chalutiers géants quadrillent ces zones sans relâche en y perdant des tonnes de matériel en nylon. Ces eaux sont encore – pour combien de temps ? – les plus poissonneuses du monde et les oiseaux de mer y sont très nombreux. Tous les jours, nous pouvions en voir qui s’étaient fait piéger par des morceaux de filets flottant à la surface de la mer lors de leurs plongeons de chasseurs. Dans mon dossier « nylon » rapporté de ce reportage, on découvre des images dramatiques, car ces oiseaux, handicapés pour se nourrir, vont mourir de faim. La photo primée montre un instantané fulgurant : en une fraction de seconde, un jeune fou de Bassan attrape dans son bec le bout du filet qui enserre l’adulte lui passant devant !
Extrait de http://www.competencephoto.com