Claire Tabouret. L’homme allongé, 2012 galerie-gounod.com
J’ai proposée ce texte à l’un des concours du printemps des poètes dont les contraintes étaient d’écrire un texte ou poème de 25 lignes maximum, en français, où devaient figurer dix mots de la Langue française soulignés, et porter un titre.
Les mots obligatoires à insérer étaient
atelier, bouquet, cachet, coup de foudre, équipe, protéger, savoir-faire, unique, vis-à-vis, voilà.
RENCONTRE FATALE
C’était à nouveau mon tour de garde dans cette équipe de nuit. Tout semblait paisible jusque tard dans la soirée. Mais, alors que rien ne laissait présager de la suite, un bruit suspect m’interpella, semblant venir de cette pièce sans vis-à-vis abritée des regards inopportuns. Bizarrement je m’aperçus que le bruit semblait provenir de l’atelier du peintre qui y était accolé, d’ailleurs la porte laissait échapper un rai de lumière, je m’en approchais. J’avais acquis grâce à mon métier un certain savoir-faire dans le domaine de l’intrusion discrète, néanmoins j’étais prêt à me protéger, j’avais aussi été très bien formé pour ça… Je m’introduisis discrètement en refermant délicatement la porte derrière moi. Soudainement dans un angle de la pièce c’est là que je la vis, superbe, exceptionnellement belle, elle dégageait une sensualité rare, unique, ses sublimes formes mise en valeur par un éclairage habile et complexe me saisirent littéralement, mais dans le même instant une sorte de gêne m’étreignait, je me sentais tout à coup comme un intrus dans cette pièce, un voyeur qui n’avait pas sa place là. Malgré moi je continuais à la regarder comme hypnotisé, elle avait de quoi rendre fou n’importe quel homme artiste ou non, en tout cas elle ne pouvait laisser personne indifférent. Je ne sais si ma séparation difficile du moment y fût pour quelque chose, m’amenant cette nouvelle fragilité émotionnelle, mais pour la première fois de ma vie je ressentis un coup au cœur liant le désir mêlé à une pointe de regret tout à la fois, elle semblait tellement inaccessible pour un homme comme moi, cela m’oppressa physiquement d’une manière inattendue, presque insoutenable, c’était donc ça le coup de foudre ?? Je me retrouvais brutalement à genoux :« on pouvait donc en mourir me dis-je effaré de ce que mon corps exprimait tout à coup.» Ma vue se brouilla, j’entendis des bruits de pas derrière la porte, je sentis mon corps partir en arrière et ma tête heurter quelque chose, et ensuite plus rien. Le seul souvenir dont je me rappelle encore aujourd’hui c’est cet extraordinaire cachet qui émanait d’elle, et surtout ce fabuleux bouquet de technologie automobile, voilà docteur la seule chose dont je me rappelle avant d’avoir fait ma crise cardiaque dans le garage.
Tit’can I
Ton imaginaire est très suggestif, ta prose imagée … Tu as ce qui est indispensable pour écrire : le style ! Où en sont tes projets d’écriture ?
Merki !!!
Ton compliment me fait chaud au cœur Bruno, car je doute toujours énormément de mes compétences en la matière, même si on me conseille de persévérer, le roman reste pour moi un travail encore inabouti, j’espère néanmoins arriver au bout un jour…
Sinon j’aime les contraintes littéraires de ce genre, d’après le jury, ce texte avait toutes les chances de remporter l’adhésion des votants car il a beaucoup plu par l’effet de surprise finale, sauf qu’il n’était pas du tout poétique, de plus j’avais déjà remporté un premier prix poétique précédemment ds cette commune, donc ce n’était pas plus mal que ce soit quelqu’un d’autre cette année.
BIZ