« Je suis gynécologue » Cette phrase suscite toujours un mélange de curiosité et de fantasmes quand Gérard Salama la prononce. Mais exercer cette profession, ce n’est pas assister, troublé, à un défilé de femmes qui se dénudent.
L’auteur raconte son expérience de professionnel, témoin des joies et des douleurs des femmes de tout âge, médecin, mais aussi confident. Un livre tendre, drôle et sérieux à la fois, qui s’adresse à toutes les femmes, mais aussi aux hommes qui sauront enfin ce qui se passe vraiment chez le gynécologue.
Je me suis régalée de lire ce livre qui m’a fait souvent rire et passé de bons moments de détente, de plus il est très bien écrit par Nathalie Demarta
Extrait:
Il serait malhonnête de dire qu’il n’y a jamais de rapport de séduction entre un médecin et une patiente. La séduction existe au-delà des frontières du dîner aux chandelles entre deux êtres qui se plaisent. Instinctive, elle permet parfois de se rassurer et se cantonne bien souvent à une attitude de communication entre un homme et une femme.
C’est également une façon de tester le potentiel qu’on a de se faire aimer.
Présente dans n’importe quel milieu professionnel, comment pourrait-on affirmer qu’elle est inexistante dans la sphère médicale? Hormis certains spécimens complètement hermétiques, parce que l’homme qui sommeille au fond d’eux s’est définitivement endormi, on n’en est pas moins homme et elles ne sont pas moins femmes.
Au médecin de ne pas dépasser certaines limites, et de ne pas se laisser dépasser…
Lundi 2 Avril.
Axelle T 43 ans.
C’est avec une assurance sans équivoque qu’elle pénètre dans mon cabinet. Très féminine, femelle à outrance, au-delà même de sa tenue vestimentaire: décolleté qui laisse penser qu’elle est topless, minijupe à peine plus large qu’une ceinture, talons aiguille proches d’une paire d’échasses et regard profondément provocateur.
Elle fait partie de ces femmes, rares qui savourent d’avance l’instant où elle écartera les jambes face à moi.
Elle s’installe donc sur la table d’examen comme si elle allait faire une séance photo pour le magazine playboy. Elle prend la pose, ses yeux ne me quittent pas. Aucune timidité, aucun trouble ne vient perturber ce moment.
Quand je la touche de ma main droite pour pratiquer le traditionnel toucher vaginal, pourtant infiniment médical, elle se met à gémir et se trémousse, sans ambiguïté.
Il me faut désamorcer cette bombe de toute urgence, ou m’enfuir en courant.
Pour lui prouver mon innocence je lui dis:
» Pardonnez-moi, je sais que c’est un moment désagréable »
Mission sabordée, elle rétorque:
» Qu’en savez-vous docteur? »
Je comprends que rien ne l’arrêtera, elle ira jusqu’au bout de son délire.. Ma seule arme: Feindre de ne pas comprendre, ne surtout pas entrer dans son jeu.
Le temps qu’elle passe à remettre sa panoplie de vamp me paraît une éternité. Le moindre de ses faits et gestes est étudié, calculé. Rien ne l’ébranle, pas même le contraste qui règne entre mon comportement glacial et son attitude de femelle en chaleur! elle ne résiste pas à l’envie de me confier sous le sceau de la confidence:
» C’est fou, non! Je ne sais pas pourquoi, mais aucun homme ne me résiste longtemps! »
Je lui réponds en souriant:
» J’en suis ravi pour vous. Mais ne vous méprenez pas, il n’y a aucun mérite à résister quand le désir n’existe pas ! »
Réfléchir à la possibilité de mettre au point une méthode qui permettrait de ponctionner le trop-plein d’assurance qu’ont certaines femmes pour en réinjecter à celles qui en manquent cruellement.
Jeudi 7 février
Jessica L 24 ans
Etudiante en botanique.
Des mois qu’on tente de soigner cette mycose, mais celle-ci récidive, persévère et va sans doute finir par tuer leur couple, hurle-t-elle avant de s’être assise.
Elle est désespérée: sa vie sexuelle devient un véritable calvaire…
Après l’avoir examinée, je constate qu’il n’y a aucune amélioration, je l’interroge donc sur la régularité des prises du traitement prescrit.
Très énervée, elle commence à se poser des questions à propos de mes compétences en ce domaine…
De toute façon, mes médicaments, elle n’en veut plus. à la limite des vomissements chaque fois qu’elle les prend, elle ne supporte plus le goût immonde qu’ils laissent dans la bouche!
» dans la bouche ? » je n’ai pas rêvé… Depuis des semaines, elle a sucé des ovules qui étaient destinés à son vagin… je comprends son écœurement, mais n’ose pas lui demander ce qu’elle fait quand on lui prescrit des pastilles pour la gorge!
J’ai découvert ton blog en cherchant un poème sur les ciels de Bretagne!
Tout est sympathique! Ta poésie raffinée, tes citations pleines d’esprit,…
Merci pour ces partages!
Et étant médecin( mais pas gynécologue), j’ai apprécié les extraits de ce livre!! A bientôt!
Merci beaucoup pour le chaleureux commentaire Mamouninette, il m’encourage à continuer dans cette envie de partage sur la blogosphère.
Au plaisir
Tit’can I
quel self control tt de même , ce mé decin !
pourtant, le praticien n’est il pas là pour soulager ses patientes ? ! ;-)
Il y a des femmes qui malgré toute la panoplie de la femme fatale bloquent toute envie chez certains hommes (et j’en connais beaucoup dans mon entourage qui n’apprécient pas du tout ce genre de femme trop facile) tous les hommes ne semblent pas tous attirés par le style Paris Hilton « je me la pète reine de la braguette »…
La preuve en est par cette confidence du médecin qui ne semble pas moins homme pour autant, vu l’œil averti qu’il garde sur le corps des femmes et le tempérament de certaines de ses patientes qui ne le laisse pas du tout indifférent…
En tout cas merci Kristof de ton point de vue en tant qu’homme à cet article.
Tit’can I