Comment aider les adolescents à sortir de la délinquance ? En les transformant en héros, acteurs de leur propre réinsertion.
L’association Seuil innove résolument dans le domaine difficile, douloureux de l’adolescence marginale en proposant individuellement à des mineurs en grande difficulté des marches qui se déroulent sur 2 000 km dans un pays étranger, en toutes saisons. Accompagné d’un adulte, chaque jeune se trouve en position de devenir acteur de sa propre réinsertion.
Des spécialistes de l’adolescence mais aussi des acteurs – éducateurs, psychologue et adolescents ayant accompli une marche – analysent et témoignent de cette méthode exigeante et de cette aventure humaine.
L’itinéraire éducatif d’un jeune suivi par un service de la Protection Judiciaire de la Jeunesse ou de l’Aide Sociale à l’Enfance est parfois et même souvent, long, sinueux, étonnant.
Des services éducatifs successifs, des placements multiples, collectifs ou autres, et pour quelques uns, une incarcération … Ils deviennent « incasables », multirécidivistes, multiréitérants. L’éducateur, le travailleur social multiplient des propositions qui peuvent s’avérer inopérantes.
A ce moment là du suivi éducatif, LA PRISE EN CHARGE INDIVIDUELLE DU JEUNE proposée par Seuil peut être LA réponse la plus adaptée.
Marcher … pour s’en sortir, une marche individuelle de 1800 kilomètres accompagnée par un adulte. C’est une nouvelle chance.
Le projet Seuil recouvre pour le jeune plusieurs dimensions : cette prise en charge individuelle souhaitée, un jeune – un adulte.
S’éloigner, se mettre à distance de son milieu familial, social pendant les 3 mois de la marche.
Se responsabiliser. acquérir et développer une autonomie. poser quotidiennement des actes de re-mobilisation : activités concrètes, valorisantes, responsabilités dans la vie collective, avec transparence totale de ses actes. Le jeune remet ses repères habituels en question et commence à se restructurer.
Réaliser un exploit sportif de haut niveau qui nécessite un mental exceptionnel, une volonté, une énergie jusque là insoupçonnés. La marche va le révéler à lui-même, à sa famille, à ses proches, à ses éducateurs.
En se déroulant dans un autre pays, la marche introduit de l’inter culturalité, permet de découvrir une autre société, de rencontrer des marcheurs, des randonneurs venant d’horizons les plus divers, des valeurs nouvelles bousculant ses représentations.
Ce projet ne peut fonctionner qu’en étroite coopération avec les éducateurs et les travailleurs sociaux et repose sur une adhésion de l’adolescent et non sur la contrainte.
Le projet Seuil peut s’apparenter à un placement de type CER (Centre Educatif Renforcé) : c’est une prise en charge éducative renforcée qui est développée d’une manière itinérante, déambulatoire.
Le projet « chemin fais@nt » est un nouveau pas innovateur dans le développement de Seuil.
C’est le mariage de l’électronique et de la randonnée. Il consiste à emmener marcher un jeune incarcéré dans un établissement pénitentiaire pour mineurs (EPM). L’adolescent qui part pour une marche de trois mois dans un pays limitrophe de la France est en libération conditionnelle. Durant la marche, nous préparons son insertion professionnelle au retour.
Jusque là, rien de très neuf par rapport aux autres marches Seuil. L’innovation, c’est que le jeune qui doit partir est équipé d’un appareil photo numérique et d’une micro-caméra qui lui seront d’ailleurs offerts au retour. Chaque semaine, il fait un ou plusieurs compte rendu à ses pairs restés en prison. Ils peuvent lui poser des questions et suivre son parcours au jour le jour. Il leur répond.
Ceux des adolescents qui restent incarcérés se voient proposer de participer à un atelier d’écriture. Le « journal » qu’ils font, ainsi que le récit de voyage du marcheur participent à un concours doté de prix et organisé par la fondation Varenne et la presse régionale quotidienne.
Le projet « Chemin fais@nt » a reçu l’aide financière de la fondation Blancmesnil. Il a pu être organisé à partir de la plate forme Kolibri et en collaboration avec l’administration pénitentiaire.
Pour voir tout l’intérêt de cette démarche le lien de cette association
http://www.assoseuil.org/index.html
très intéressant
à moi aussi la marche m a énormément apporté; le recentrage sur les valeurs fondamentales , les besoins essentiels ; ressentir la vie au plus près , au plus intense, au plus « vrai » , au plus beau ?….
retrouver aussi son corps , ses sensations (tu dois connaître intensément cela en escalade), ses souffrances, ses délices …
tte une philosophie de vie ; le corps et l esprit en symbiose
je trouve cette « démarche » très pertinente
merci la canaille !
K
J’aurai du mal à rajouter quoi que ce soit après ton com, tu as très bien résumé ce rapport de l’esprit et du corps libéré par la nature.
Si tous les dépressifs partaient faire de longues marches, il y aurait beaucoup plus de bien portant
Bises
Tit’can I
oui, ss doute
je dois dire que les grandes randos me ma,nquent …
bises à la belle des cimes