L’internet nous est utile mais il change aussi notre relation à l’émotion. Une stratégie pour changer en mieux est de s’apprendre une fois par jour ou par semaine à débrancher du virtuel. Le virtuel mis à distance, nous verrons à quel point il nous impose des changements.
L’Internet nous influence et nous transforme d’autant plus qu’il semble se mettre au service de nos désirs les plus personnels. Il cultive l’illusion de la personnalisation. Le message universel, mondial semble fait pour nous quand il arrive sur notre écran. Le cyberespace nous modèle d’autant plus qu’il nous donne l’illusion de s’adapter à nous. C’est en flattant nos passions secrètes, nos particularismes, qu’il nous étonne, nous séduit puis nous retient. Que vous soyez amateur d’histoire ou de religion, collectionneur d’art, de plaisirs clandestins ou d’informations secrètes, vous trouverez des pages web adaptées à votre marotte. Les joueurs d’argent accèdent à des casinos qui ne ferment jamais. Ils parient sur les événements sportifs et affrontent autour d’une table de poker virtuel les insomniaques attirés par le même jeu.
La deuxième illusion est l’ubiquité. Même sans quitter votre bureau ou votre chambre, vous avez l’impression de voyager. Vous appelez un ami aux antipodes et le voyez agiter sa main pour vous devant l’écran. Vous pouvez affronter, au poker ou dans des jeux de rôle, des adversaires venus de pays inaccessibles. Le psychanalyste Michael Balint avait décrit le complexe du collectionneur de timbres. Il voyage en achetant des timbres venus de pays qu’il ne visite pas. En feuilletant son album, il se dépayse et croit vivre des aventures quand un nouveau spécimen vient enrichir sa collection. En réalité, il ne bouge pas, il trompe sa peur du changement par des voyages imaginaires.
Le printemps va pouvoir imposer au virtuel une sacrée concurrence. A nous de lui donner l’occasion de s’exprimer. Nous n’en retrouverons qu’avec plus de plaisir notre site de psychologie préféré. La fête du travail n’est pas loin. Il n’est que trop temps de moins lire nos mails et de trouver des favoris dans la vie réelle !
Extrait de http://mon.psychologies.com/michel-lejoyeux/
Michel Lejoyeux auteur de « changer en mieux » Editions Plons
Réponse d’un internaute au psy sur ce sujet
Réel ?
Et si le monde réel n’existait pas vraiment ? Las d’une vision imposée par un entourage trop conformiste, une étiquette constamment posé sur la face, mon vrai monde est peut-être ailleurs.
Rencontrer quelqu’un dans la rue, pressé, stressé, sans temps libre, avec un regard mort, ou prendre le temps dans le confort du virtuel, là ou l’autre aura la même démarche que toi ?
Payer, payer, payer pour accéder à la culture, lorsque mon compte en banque est vide ? Ou essayer d’apprendre même sans argent.
Rencontré dans la rue, me répondrais-tu, me parlerais-tu, aurais-je seulement une existence ?
C’est peut-être bien moi qui navigue sur la toile, pendant qu’une image créée par les autres se balade dans la rue ou va travailler. Cette femme qui vit à mes côtés, cela fait combien de temps qu’elle écoute à peine ce que je dis, alors que sur le net l’autre s’efforce de me répondre le mieux possible ?
Ma vie au sein de cette société serait réelle ? Mais c’est une vie que je n’ai pas pu choisir, le personnage que je me suis inventé sur le net , je peux le faire évoluer quand je veux.
Téléphoner à quelqu’un, c’est parfois le prendre au dépourvu, sans lui laisser la chance de se poser pour converser, envoyer un mail est complètement différent et de plus il ne perdra pas la lettre ou la carte postale sans le vouloir, s’il l’efface ce sera un choix.
ou est le monde virtuel, ou est le monde réel ?
très intéressante la réponse de l internaute;
jaime les gens qui réflechissent et ne se satisfont pas des poncifs .
cette intervention en tt cas a le mérite de diversifier les approches,les angles de vue, et de ns montrer que internet, bien utilisé , peut être un outil d ouverture et d échange formidable .
merci, canaille, pour ce partage si pertinent
KLL
Oui c’est aussi la raison pour laquelle j’ai voulu mettre cette réponse en valeur, elle est je trouve assez critique mais non dénuée de bon sens
Merci Kristof pour ton apport
Tit’can I