L’ ÊTRE ET LE NÉANT
Extrait
…lorsque je glisse lentement ma main inerte contre le flanc de l’Autre, je lui fais tâter ma chair et c’est ce qu’il ne peut faire, lui-même, qu’en se rendant inerte ; le frisson de plaisir qui le parcourt alors est précisément l’éveil de sa conscience de chair.
La véritable caresse c’est le contact des deux corps dans leurs parties les plus charnelles, le contact des ventres et des poitrines : la main qui caresse est malgré tout déliée, trop proche d’un outil perfectionné. Mais l’épanouissement des chairs l’une contre l’autre et l’une par l’autre est le but véritable du désir.
Jean Paul-Sartre
L’être et le néant