AUVERGNE
Tu es la femme ronde aux formes volcaniques
Aux épaules couvertes d’un châle velouté,
Dont le corps s’enflamme dans des remous sismiques,
Laissant du vague à l’âme au Puy de ta beauté.
Semée de vaches rouges, ta robe douce pâture,
Égayée des gentianes captives de l’été,
Offre à ton basalte sa plus belle parure,
D’où jaillit le sang bleu de ton cœur fromager.
Allier à ta beauté, ta rivière est merveille,
Truites et frais saumons y dansent et vont mourir,
Sous le laguiole pointé, gravé de son abeille,
Qui viendra rendre lame à leurs derniers soupirs.
De tes bois du Tronçais aux futaies étendues,
Autrefois se dressant en fiers mats de misaines,
Tu te fais désormais gardienne des grands crus,
Comblant les nobles chais en lourds tonneaux de chênes.
Lorsque dans tes hivers ton aube se réveille,
Se glissant en coton sur tes sentiers ardus,
Glacés au vent violent ton Ecir se fait vièle,
Jouant sur tes burons des airs graves éperdus.
Engendrant tes Salers, le Cantal, l’entre-deux,
Ton tendre St Nectaire, ta fourme magistrale,
Ton corps ample et massif, ton cœur mélodieux,
Tu es pays jouissif,
Auvergne viscérale !
Tit’can I