LE LOUP DES STEPPES (beau texte)

Hermann Hesse 1927 photo Gret Widmann

LE LOUP DES STEPPES

Ma vie avait été pénible, incohérente et malheureuse, elle conduisait au renoncement et au reniement, elle avait le goût de l’amertume humaine, mais elle était riche, fière et riche, souveraine même dans la misère. Qu’importait que le petit bout de chemin qui restait jusqu’au crépuscule fût, lui aussi, lamentablement perdu; le noyau de cette vie était noble, elle avait de la dignité, de la race : je ne misais pas des sous, je misais des étoiles.

C’est l’histoire d’un homme de cinquante ans qui traverse une crise reflétant les difficultés que Hesse connaît lui-même à l’époque. le héros, Harry Haller, vit en totale opposition avec le monde qui l’entoure. Marginal, solitaire, il se compare à un loup des steppes, né trop tard dans un monde dont la modernité lui apparaît sous les traits de la décadence.
Haller a passé neuf mois dans une chambre meublée, louée par la tante du narrateur, avant de disparaître sans prendre congé, mais en laissant au narrateur un manuscrit où il explique sa philosophie de la vie. le narrateur va ainsi découvrir les étapes importantes dans la vie de Haller, notamment le rôle joué par Hermine, jeune femme qui va lui servir de mentor.
Un récit complexe, mais intéressant, notamment par la vision du narrateur qui voit ce loup des steppes comme un être empêtré dans son pessimisme, souffrant d’un mépris du monde qui se mêle à un mépris de soi, dû à une éducation sévère qui aura brisé sa volonté et détruit sa personnalité.

Hermann Hesse (né le 2 juillet 1877 à Calw, Allemagne; mort le 9 août 1962 à Montagnola, Suisse) était un romancier, poète, peintre et essayiste allemand puis suisse. Il a obtenu le prix Goethe, le prix Bauernfeld en 1905 et le Prix Nobel de littérature en 1946.

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