L’INFIRMIER DE LA RUE (belles histoires)

Dans le quartier Saint-Roch à Québec, tout le monde connaît Gilles Kègle, l’infirmier de la rue.

Depuis 1986, il se déplace à vélo ou à pied pour rendre visite à ses patients. L’aide qu’il apporte aux personnes en perte d’autonomie prend différentes formes: soins médicaux, hygiène corporelle ou aide ménagère. Gilles parle avec ses patients et, surtout, il les écoute. Beaucoup d’entre eux sont malheureusement coincés dans l’engrenage de la solitude et de l’alcoolisme, Gilles les aide à retrouver leur dignité.

Rue du Pont, dans le quartier Saint-Roch, se trouve la Maison Gilles Kègle. Bon nombre de gens s’y rendent chaque jour. Leurs besoins sont multiples : nourriture, médicaments, vêtements, etc. Pour répondre aux besoins de tous les patients, Gilles est appuyé par plusieurs bénévoles : ses missionnaires de la paix.

Le dévouement de Gilles Kègle pour ses patients est exemplaire, il travaille 16 heures par jour, tous les jours, amène de quoi manger, parle et surtout écoute ces pauvres gens qui souffrent de maladie et de solitude.

Le don de soi, la tolérance, le respect , la solidarité sont les les valeurs qui animent la mission de cet homme touchant et unique qu’est Gilles Kègle.

Photo d’Eric Côté

L’exposition de photographies d’Éric Côté transpire la pauvreté, la crasse, la désolation, la saleté et la solitude tout en rendant hommage à la bonté, la générosité, l’amour et le don de soi.

Le personnage principal jaillit dans les photos comme le soleil après la pluie, comme l’eau dans le désert, comme une caresse sur un corps meurtri, une fleur dans un tas de fumier. Les images sont tellement fortes qu’on peut sentir l’odeur des pièces, voir de la couleur alors que les photos sont en noir et blanc. On regarde le désordre et la pauvreté qui dominent chaque photo et notre coeur se contracte quand on voit Gilles Kègle au beau milieu de cette négligence humaine en train de prendre soin de ce monde. C’est à cause de gens comme lui qu’on devrait encourager le clonage. On voudrait le multiplier par mille et l’envoyer chez des gens qu’on connaît partout au Québec.

Les clichés d’Éric Côté, un photographe originaire du Lac-Saint-Jean qui a fait ses études en ATM du Cégep de Jonquière, sont très émouvants. On voit le meilleur et le pire dans le même cadrage. On voit des planchers crottés alors que l’infirmier soigne un patient assis sur le bord du lit sur un matelas souillé, des vêtements qui traînent par terre, alors que Kègle prépare une seringue pour faire une injection, c’est touchant comme sujet de photo reportage.

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