JASAD 1er journal érotique arabe.

« Jasad », premier magazine érotique du monde arabo-musulman!

Joumana Haddad, née le 6 décembre 1970 à Beyrouth est poète, journaliste et traductrice libanaise.

Elle a investi 50.000 dollars de sa propre poche et trouvé des sponsors pour lancer son magazine. Aujourd’hui, son site internet est piraté et nombreux sont les détracteurs alors que le numéro 2 du magazine vient de paraître

Sur la couverture de son magazine on peut voir une calligraphie en forme de menotte, ouverte…! Kama Soutra, homosexualité, première fois, pénis, ce sont les thèmes qu’elle a choisi d’aborder dans son magazine Jasad. Jasad signifie « Corps » en Arabe.
Jusqu’ici rien de très choquant! Sauf que dans le monde arabo-musulman, l’érotisme et la sexualité ne sont pas du goût de tous. Joumana a déjà reçu plusieurs menaces et roule en voiture avec un chauffeur! Le magazine, lui, est vendu sous cellophane opaque pour ne choquer personnes en librairie.

 

 

Mais qu’est ce qui a poussé Joumana?

A 12 ans, Joumana tombe sur Le Marquis de Sade que son père tentait de cacher dans la bibliothèque.
Mais c’est sans doute l’hypocrisie qui a vraiment convaincu Joumana de se lancer dans l’aventure Jasad. elle confiait au Figaro:« Nos détracteurs devraient se replonger dans notre passé littéraire, Le Jardin Parfumé un manuel d’érotisme rédigé par Cheikh Nefzaouiou Les Mille et Une Nuits[…] feraient rougir le plus libéré des Occidentaux. » 

Audacieuse, je l’ai toujours été», se souvient-elle. Dans sa maison, où des exemplaires du magazine traînent un peu partout, ses deux fils, âgés de 16 et 10 ans, sont libres de le feuilleter. «Quand on voit ce que les jeunes regardent en cachette sur les sites pornos de l’Internet, Jasad n’a franchement rien de provoquant !» Mais si l’équipe rédactionnelle – essentiellement composée de musulmans, du Liban, d’Irak, de Syrie, d’Égypte – assume pleinement ce qu’elle écrit, l’imprimeur, lui, préfère taire son nom. «De grandes marques, comme L’Oréal, craignent d’acheter des encarts publicitaires dans notre magazine, par peur de choquer leurs clients des pays du Golfe…» Comble du paradoxe : c’est en Arabie saoudite, où il est vendu sous le manteau ou sur commande, que Jasad fait le plus d’émules. «Les trois quarts de mes 400 abonnés sont saoudiens !», s’exclame Joumana

Infos:
– 3.000 exemplaires vendus en 11 jours pour le 1er numéro;
– 4.000 exemplaires vendus pour le 2ème Numéro paru en Mars 2009;
– 400 abonnés « dont 3/4 saoudiens »;
– site Internet en Anglais et en Arabe.

Avec l’aide du Figaro du 22 avril 2009 – « Une poétesse Libanaise brise un tabou sous cellophane » par Delphine Miniou.

 

 


«Arrêtons l’hypocrisie»

Les risques de fatwas, Joumana préfère ne pas y penser. «Arrêtons d’être hypocrites et de traiter le corps comme s’il s’agissait d’une chose honteuse», s’insurge-t-elle.

La poétesse refuse de tout mettre sur le dos de l’islam. Aujourd’hui, elle se bat contre tous les rigorismes, y compris ceux de sa communauté. «Derrière nos apparences de femmes libérées, nous subissons le poids des traditions. Prenez le mariage civil : il n’est pas reconnu au Liban. Absurde ! C’est pourquoi, après mon divorce, je suis allée me remarier sur l’île de Chypre pour contourner l’Église…», confie-t-elle. C’est cette rage de vivre, exprimée dans Jasad, qu’elle a pris le risque d’autofinancer. «J’ai investi 50 000 dollars de ma poche. J’avais trouvé un sponsor, mais à force de le voir tenter de censurer le contenu, je m’en suis débarrassé…», lâche l’effrontée, qui n’a pas peur d’aller à contre-courant.

Joumana Haddad est responsable des pages culturelles du quotidien libanais An Nahar. Elle est par ailleurs administratrice du Booker arabe, un prix littéraire récompensant un roman arabe et la rédactrice en chef de Jasad.

Elle a déjà publié plusieurs recueils. Ses livres ont été traduits et publiés en divers pays. Parlant sept langues, elle a aussi publié plusieurs ouvrages de traduction, dont une anthologie de la poésie libanaise moderne en espagnol, parue en Espagne comme dans divers pays d’Amérique latine, ainsi qu’une anthologie de 150 poètes s’étant suicidés au 20ème siècle.

Pour son livre En compagnie des voleurs de feu, elle a interviewé un grand nombre d’écrivains parmi lesquels Umberto Eco, Paul Auster, Yves Bonnefoy, Peter Handke, Elfriede Jelinek.

Elle a obtenu le prix du journalisme arabe en 2006

En 2009, elle a co-écrit et joué dans un film de la réalisatrice libanaise Joselyne Saab (Qu’est ce qui se passe ?).

Elle a aussi participé à un documentaire du réalisateur Nasri Hajjaj, sur le poète palestinien Mahmoud Darwish.

En octobre 2009, elle a été sélectionnée parmi les trente-neuf auteurs arabes de moins de 39 ans considérés comme les plus intéressants.

En novembre 2009, elle a reçu le Prix international Nord-Sud de la Fondation italienne Pescarabruzzo dans la catégorie poésie.

En Février 2010, elle a reçu le Prix de la fondation Métropolis Bleu pour la littérature arabe à Montréal.

En Août 2010, elle a reçu le Prix Rodolfo Gentili à Porto Recanati, Italie.

Joumana Haddad réalise aussi des collages d’art.

Son site web      http://www.joumanahaddad.com/manuit.html#

 

Ce contenu a été publié dans Coups de coeur. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

2 réponses à JASAD 1er journal érotique arabe.

  1. mcraam dit :

    Cadeau de Noël! et bien merci.
    C’est la 1ère fois que je découvre ce média
    L’érotisme est un thème des plus imposants dans la littérature. Le « magazine littéraire » lui a consacré tout un numéro spécial. les écrivains l’ont bien décrit et même analysé.l’érotisme est ,je le crois, lié à la quête de la perfection plus que celle de la beauté féminine.

  2. admin dit :

    mcraam

    En effet le corps et ses interdits reste un thème puissant dans la littérature.

    L’érotisme est sain, il n’a rien à voir avec la pornographie. J’ai réunis un ensemble de citations sur l’érotisme que vous trouverez sur mon blog.

    L’une d’elle reflète assez bien vos propos :

    L’érotisme élève l’instinct au rang d’un art d’aimer, et donc de vivre.

    Sophie Chauveau

    Merci de votre commentaire ami internaute.

    Bien à vous.

    Tit’can I

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *