Suis ton cœur pour que ton visage brille durant le temps de ta vie.
Plathotep
LE BONHEUR
Combattre le malheur, c’est évidemment le but de tous les êtres humains et ce que nous proposent les philosophies, les religions, la psychanalyse…
Mais c’est très différent de ce que nous appelons être heureux. Nous le savons tous quand nous sortons d’une maladie. Certes, c’est une immense joie que de retrouver ses forces et de ne plus subir l’emprise des médicaments ; pourtant, les gens sains ne sont pas forcément des gens heureux. De la même façon, manquer d’argent est, en soi, une souffrance. Mais disposer d’une grande richesse n’apporte pas immédiatement la béatitude recherchée. Autrement dit la disparition d’une peine où d’un chagrin ne signifie pas automatiquement l’apparition d’un bonheur « positif ». Or ce que nous voulons aujourd’hui, ce n’est pas seulement moins souffrir, mais éradiquer tout à fait le malheur. Nous ne comprenons pas pourquoi nous sommes encore parfois malades tristes ou insatisfaits…
Pourquoi y a-t-il encore des ratés dans la machine du progrès ? Paradoxalement, nous sommes devenus infiniment plus vulnérables que nos ancêtres aux petites misères ordinaires. Parce que le bonheur est, pour nous, l’horizon indépassable.
Se moquer du bonheur est sans doute la première condition d’une vie heureuse. Et réaliser que l’idéal d’une vie « sans temps morts ni entraves » pour reprendre le vieux slogan publicitaire, consumériste, industriel, ce n’est pas un idéal humain.
L’hédonisme contemporain, marqué du sceau du « toujours plus » porte en lui-même l’insatisfaction qu’il prétend guérir. Paradoxe tragique : nous sommes les premières sociétés dans l’histoire à se rendre malheureuses de ne pas être heureuses.
Il existe des moments de grâce qui vont et viennent et sur lesquels nous n’avons d’autre pouvoir que de les accueillir quand ils nous arrivent.
Au dessus du bonheur, je place une valeur supérieure : le romanesque.
Je préfère une vie intense remplie d’imprévus, agréables ou douloureux, à une vie heureuse et monotone. Pouvoir accueillir cette existence avec ses revers et ses délices, aimer sans compter, s’exposer aux plus grandes jouissances et aux plus grandes souffrances, c’est peut-être cela que les Anciens appelaient « la vie bonne ».
Une vie où ce petit territoire appelé bonheur n’a pas été l’obsession.
Pascal Bruckner philosophe écrivain directeur d’édition.
Extrait de PSYCHOLOGIE MAGASINE
Difficile d’être heureux dans une société matérialiste comme la nôtre. Parfois je me demande « Qu’est-ce que le -bonheur- ? » Peut-être que la réponse est dans cette phrase « Paradoxe tragique : nous sommes les premières sociétés dans l’histoire à se rendre malheureuses de ne pas être heureuses. »
……
mcraam
Je pense que si on ne se laisse pas trop emporté par le matérialisme, on peut s’émerveiller de choses simples, la nature, les échanges humains avec des gens sympa etc…
Le bonheur c’est à mon humble avis, tout d’abord de se sentir aimer par un autre être, et ainsi d’être capable d’apprécier la beauté des petites choses du quotidien sans vouloir forcément se les approprier, en n’oubliant pas que pendant que nous avons la chance d’être face à quelque chose de beau, d’autres parce qu’ils sont cloués sur un lit d’hôpital, ou au fond d’un cachot sont dans l’impossibilité de le vivre.
Le bonheur c’est l’amour et la liberté.
Amitié
Tit’can I