Le mineur silicosé, 1951
Ce jour-là, des amis m’avaient emmené voir, à l’occasion d’un reportage que je devais faire sur le pays minier, un homme qui était à la retraite et qui était silicosé. Il habitait Lens et n’en avait plus pour longtemps à vivre. C’est tout de même quelque chose qu’il faut montrer, m’avaient dit ces amis qui me pilotaient dans la région. Et ils m’ont conduit chez lui. L’homme était à sa fenêtre, au rez-de-chaussée. Il regardait dehors. Il ne mangeait quasiment plus. Il fumait. Il fumait beaucoup. Il fumait tout le temps. Il avait seulement quarante-sept ans. Il est mort quelques mois plus tard.
Extrait de Ce jour-là
Willy Ronis
Edition Folio
Merci mille fois d’avoir mis ceci en ligne!
Il y a une bonne semaine, mon beau-père qui habitait à 10 km de Lens, est décédé d’un infarctus.
Orphelin à 3 ans, travaillait dans le cirque, puis est descendu le puits à 14 ans, pour remonter brisé.
Invalide des mines, silicosé, il a bataillé toute sa vie pour offrir mieux à ses enfants.
Il était le premier dans le « coron » à avoir une voiture, il avait réussi à s’offrir une vieille fermette comme maison de campagne dans les Ardennes, puis il avait fini par pouvoir s’acheter une maison hors des villes, pour permettre à sa famille de vivre autrement que dans les cités minières.
Merci, bien à toi, Nilsthom
Cette photo m’a toujours beaucoup émue à chaque fois que je la regarde j’ai toujours la même émotion.
L’histoire de ton beau père est très touchante, et montre quelle force l’homme est capable d’avoir face à une vie des plus dure, et se battant jusqu’au bout pour sa famille.
Contente que tu sois venu déposer ce fort témoignage dans mes pages, il complète la photo de Willy Ronis qui était un photographe aimant tant la vie, lui qui a tant photographié les gens dans leur quotidien les plus humble.