EXTRAIT
L’érotisme agit en antidote à la sexualité définie par sa naturalité bestiale : quand le sexe parle seul, il exprime les pulsions les plus brutes du cerveau reptilien ; lorsqu’il se manifeste dans l’artifice, il ramasse le meilleur de la civilisation qui le produit. Si l’on cherche le pendant judéo-chrétien aux érotiques chinoise, indienne, japonaise, népalaise, persane, grecque, romaine, on ne trouve rien. Sinon l’inverse d’une érotique : haine des corps, de la chair, du désir, du plaisir, des femmes et de la jouissance. Aucun art de jouir catholique, mais un savant dispositif castrateur et destructeur de toute velléité hédoniste. […] Pour fonder cette logique du pire sexuel, l’Occident a créé le mythe du désir comme manque. Du discours sur l’androgyne tenu par Aristophane dans Le Banquet de Platon aux Ecrits de Jacques Lacan, en passant par le corpus paulinien, la fiction dure et perdure. […] Le désir comme manque et le plaisir en comblement de ce manque, voilà l’origine du malaise et de la misère sexuelle. En effet, cette fiction dangereuse conduit la plupart à chercher l’inexistant, donc à trouver la frustration.
La quête du prince charmant – ou de sa formule femelle – produit des déceptions : jamais le réel ne supporte la comparaison avec l’idéal.
La Puissance d’exister Grasset 2006
Michel Onfray
Effectivement, l’erreur énorme (à mon avis) du christianisme, c’est d’avoir banni ce qui fait parti des plus belles choses de la vie de couple. Ce qui est un ingrédient élémentaire du ciment qui les uni!
Amitiés, Nilsthom
Nilsthom
Tu complètes bien ce qui est dit plus haut, merci de cette réflexion.
Amitié
Tit’can I
Par contre, l’Islam a glorifié la sexualité, mais au service de l’homme uniquement, la femme étant considérée comme un simple objet de plaisir et une machine à faire des enfants. De nos jours, les choses évoluent vers une ébauche d’égalité mais le poids des traditions demeure un sacré frein!
:(( 😮
Kaissy
Oui je pense que ton regard reste objectif, tout n’est pas gagné non plus chez nous, certains hommes le voient toujours sous cet angle dans leurs rapports aux femmes, suffit de voir la quantité de femmes battues.
Tit’can I