DISPUTE DANS LE PLACARD
– C’est notre tour, c’est notre tour de sortie !! S’écriaient les baskets à leurs voisines les sandales.
– Oh non !! Répondaient celles-ci. Il fait beau aujourd’hui, c’est nous qui irons en balade.
– Hier déjà vous étiez dehors, nous, ça fait plusieurs jours qu’on restent dans le placard, on en a marre, c’est toujours les mêmes qui vont au parc !! Soupiraient les bottes.
– Oui, mais comme on ne sort que l’été, faut bien qu’on en profite tant qu’il fait beau, rétorquaient les sandales.
– Cessez de vous disputer, s’écriaient les chaussons, vous n’êtes jamais contentes.
– Évidemment vous les chaussons on vous sort tous les soirs bien au chaud dans la maison, on ne vous met jamais dehors pour pas vous salir, vous êtes les chouchous.
– Mais nous on ne connaît que la maison et rien d’autre, vous les bottes vous allez au bord de la mer chaque vacances, à vous la plage et les châteaux de sable !!
– C’est vrai c’est chouette la plage, mais souvent on nous met du sable dessus et de l’eau de mer, et ça nous pique, une fois on a même eu un petit crabe qui nous a drôlement chatouillé
– Alors c’est sûr c’est nous les baskets qui sommes les moins gâtées, on nous arrache tout le temps nos scratchs, et regardez notre tête à force de faire du toboggan, elle est toute sale et aplatie comme une crêpe.
– Pour nous c’est pas mieux, on nous fait taper tout le temps dans un ballon, et on a beau s’accrocher avec nos crampons pour pas glisser, on dérape souvent sur le gazon ou même dans la boue, rouspétèrent les chaussures de foot.
– Notre vie n’est pas toujours aussi rose qu’on croit, osaient timidement les chaussons de danse, c’est pas facile d’avoir toujours la tête en bas, même sur une belle musique, ça nous donne souvent la migraine.
– Au moins on vous trouve élégantes, car nous les après ski, on entend que des critiques, soit on prend trop de place dans la voiture, soit on fait des pieds de cosmonautes, pourtant on ne craint pas la neige, c’est vexant à la fin.
– Nous les tongs, les enfants trouvent rigolo notre joli « clac-clac », en plus on ne tient pas chaud, et on se met et s’enlèvent si facilement, pourtant c’est toujours de notre faute si les enfants ont des cloques aux orteils. Mais rappelez-vous, les chaussures méduses qui étaient ici l’été dernier.
Celles qui étaient tout en plastique ??
Où on voyait les pieds à travers ???
Oui, on les appellent aussi « les squelettes », les enfants les adorent car ils peuvent aller dans l’eau avec, sans que les parents disent rien. Eh bien vous savez quoi ?? L’été dernier leurs lanières se sont cassées et elles ont disparu dans la rivière.
– C’est affreux !!! S’exclamèrent en cœur les chaussures.
Le placard s’ouvrit soudain, et l’on déposa une paire de méduses toutes neuves à côté d’elles; Alors toutes les chaussures cessèrent immédiatement leur discussion et accueillirent leurs nouvelles amies en leur souhaitant la bienvenue.
Depuis on ne les a plus jamais entendues se plaindre.
Tit’can I
Bonjour TitCanI,
C’est très joli, ce que tu écris…
C’est un conte pour enfants… peut-être… mais la morale de cette histoire va beaucoup plus loin…
Certains ne savent pas se contenter de ce qu’ils ont et regardent plus haut… trop haut… et sont toujours déçus.
Mais ce qu’il se passe autour de nous devrait nous inciter à baisser les yeux vers ceux qui sont plus malheureux, tous ceux qui ont des problêmes de santé, d’argent, tous ceux qui sont en proie aux difficultés de la vie… et qui rêvent d’une vie simplement comparable à la nôtre.
Cessons d’être des enfants gâtés…
Merci TitCanI et bon week-end
Roger
He bien Roger, je ne pensais pas que tes reflexions iraient aussi loin dans l’esprit de ce conte.
Mais c’est intéressant d’avoir les perceptions de chacun.
Merci d’être passé.
Tit’can I