Madrigal (Pierre de Ronsard poème)

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Madrigal

Si c’est aimer, Madame, et de jour, et de nuit
Rêver, songer, penser le moyen de vous plaire,
Oublier toute chose, et ne vouloir rien faire
Qu’adorer et servir la beauté qui me nuit :

Si c’est aimer que de suivre un bonheur qui me fuit,
De me perdre moi même et d’être solitaire,
Souffrir beaucoup de mal, beaucoup craindre et me taire,
Pleurer, crier merci, et m’en voir éconduit :

Si c’est aimer que de vivre en vous plus qu’en moi même,
Cacher d’un front joyeux, une langueur extrême,
Sentir au fond de l’âme un combat inégal,
Chaud, froid, comme la fièvre amoureuse me traite :

Honteux, parlant à vous de confesser mon mal !
Si cela est aimer : furieux je vous aime :
Je vous aime et sait bien que mon mal est fatal :
Le cœur le dit assez, mais la langue est muette.

Pierre de Ronsard

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2 réponses à Madrigal (Pierre de Ronsard poème)

  1. Guido dit :

    Tu me fais découvrir un poème magnifique de beauté et de simplicité, et comme chacun le sait, le vrai talent en poésie c’est d’écrire avec des mots simples, vrais, de ces mots qui souvent font défauts aux coeurs…

    Merci Pat pour ce doux moment de lecture, et en plus avec une musique choisie…

    😡 😡 😡 😡

  2. admin dit :

    Guido

    Oui j’aime beaucoup ce poème pour les raisons que tu évoques, celui-ci moins connu de Ronsard vaut néanmoins qu’on s’y arrête.

    Merci d’être passé mon ami.

    Bises

    Tit’can I

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