FANETTE ET SES COPINES (conte pour enfants)

FANETTE ET SES COPINES

Simone et Louis ont un potager fabuleux où tous les légumes ou presque se trouvent présent, car ils adorent ça les bons légumes croquants et frais.
Seulement voilà, il s’en passe des drôles de choses dans le jardin dont ils sont loin d’imaginer les péripéties.
Il faut savoir que les légumes n’ont pas une vie aussi paisible qu’ils en ont l’air, il leur arrive même de vivre de drôles d’histoires.
Tout avait commencé avec les carottes qui arrivèrent les premières sur le terrain.
Elles étaient nées avant tout le monde, et pointaient orgueilleuses leurs fanes vertes et légères avec une certaine élégance. Elles s’imaginaient maîtresses des lieux.
Lorsque les choux s’installèrent tout à côté d’elles, cela déclencha chez elles une colère orange.
– «Non mais je rêve s’écria Fanette à ses voisines, on ne va tout de même pas avoir à supporter ces obèses qui n’ont rien à faire ici qu’à nous épuiser le sol et nous affaiblir !
Mais ce n’était qu’un début, lorsque les haricots verts vinrent à leur tour ce ne fût que critiques et moqueries.
– «Voyez un peu les filles ces maigrichons, comme ils sont laids et d’un vert pâlo…»
– «Ils me gâchent le paysage rajoutait une autre.»
Quant aux tomates qui bénéficiaient d’un traitement particulier, on leur avait installé des tuteurs pour les tenir droites, alors là ce fût pire que tout. Une moisson d’injures les attendait.
– «Comment osez vous nous provoquer à nous regarder de haut sur vos béquilles, vous vous croyez au cirque, criaient-elles.»
La cruauté des carottes n’avait de cesse, les pauvres concombres se faisaient traités de trouillards cachés sous leur feuillage. Quant aux cornichons ce n’était que de vulgaires pustuleux poilus qui n’étaient pas fréquentables.
Les uns et les autres n’en pouvaient plus de leur méchanceté, même les jolis radis surnommés nains roses ne les supportaient plus.
Un beau matin Simone et Louis arrivèrent avec du matériel. Ils commencèrent à installer des tunnels de protection pour l’ensemble des légumes, afin de les protéger du vent et du froid de l’hiver.
Seulement voilà, seules les carottes, n’en avaient pas. Ayant poussées les premières elles étaient suffisamment solides pour affronter le climat.
Elles criaient à qui voulaient les entendre que c’était injuste, qu’elles aussi avaient droit à un abri pour avoir plus chaud, mais rien ne vint.
Le froid se faisait plus pinçant chaque jour, les carottes grelottaient, trop espacées les unes des autres pour se tenir chaud.
Les autres légumes bien a l’abri, continuaient à grossir tranquillement.
Puis survint la grêle qui assomma plus d’une carotte, et pour les plus chanceuses, abîma sérieusement leur belle chevelure.
Dès lors on entendit plus leurs critiques moqueuses. Très affaiblies, elles étaient devenues si laides qu’elles avaient honte de se montrer.
Mais le plus grave se passa quelques jours plus tard.
Une nuit, un lapin affamé s’introduisit dans le potager, là où il pouvait grignoter le plus facilement, c’est à dire dans le coin des carottes.
Et alors là, ce fût l’hécatombe.
Les carottes avaient beau hurler personne ne vint à leur secours.
L’animal engloutit une grosse quantité de ces demoiselles jusqu’au ventre plein. Au matin le potager était un vrai champs de bataille.
Quelques carottes qui avaient survécu à l’horreur se croyaient sortie d’affaire. Malheureusement le destin les rattrapa le soir même.
On les tira par les cheveux pour les entasser dans une caisse en bois, où on les recouvrit de sable.
Elles disparurent au fond d’une cave et on entendit plus jamais parler d’elles.
Depuis le calme est revenu dans le potager où les légumes grossissent à leur aise comme bon leur semble sans plus entendre d’injures, en parfaite harmonie.

Tit’can I

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